La ministre chargée de l’égalité a pris le temps de découvrir les équipements, ceux qui y travaillent, et a eu envie de constater par elle-même les initiatives entreprises dans le bassin creillois. Le ministre a inauguré le 99ème centre de santé dédié aux femmes qui se situe au 6ème étage de l’hôpital de Creil. Il s’agit en effet déjà du quasi-centième de ce type implanté dans 80 départements.
« Mais bon, je fais partie des ministères qui espèrent que les budgets vont diminuer parce que ça voudra dire une chose, qu’il y aura moins de besoins en matière d’égalité. Pour l’instant, c’est loin d’être le cas ! », constate Aurore Bergé.
Les centres de santé sont plus que jamais nécessaires, même face à une augmentation flagrante des actes de violence contre les femmes. « Le début de l’année a été marqué par de nouveaux féminicides. C’est insupportable et encore plus dans une société comme la nôtre qui prône l’égalité », assure le ministre.
Dans le bassin Creillois, nous prenons en charge les actions en direction des femmes et lorsque la ministre a accepté de venir inaugurer cette première dans le département, autant dire qu’elle avait sur ses épaules, la pression de nombreuses femmes soutenues par leurs associations de défense. des droits et des libertés.
Il est presque 15 heures ce lundi 13 janvier lorsqu’Aurore Bergé arrive au sixième étage de l’hôpital de Creil, le groupe hospitalier du sud de l’Oise. Jean-Claude Villemain a le double rôle de président de l’agglomération, mais aussi celui de président du conseil de surveillance de l’hôpital. Aux côtés de Pascal Rio, directeur de l’hôpital, il fait visiter les équipements au ministre, suivi de près par Arnaud Quiniou, sous-préfet chargé de la politique de la ville. A noter également les élus nationaux, locaux et départementaux, Alexandre Sabatou, député RN de la 3e circonscription (une des rares fois aux côtés de J.-C. Villemain), Pascal Loiseleur, maire de Senlis, bien sûr, Sophie Dhoury-Lehner, maire de Creil ou encore Adnane Akabli, Dominique Lavalette, Catherine Dailly, conseillers départementaux. Le procureur de Senlis, Loïc Abrial, a également fait le déplacement. En effet, il se voit régulièrement mêlé à des dossiers, où derrière chacun d’eux se préparent des drames. Cet établissement est donc une pierre supplémentaire posée dans l’édifice de l’égalité.
Une maison « sécurisée »
Pour le ministre, il s’agissait de découvrir le matériel 100% creillois et qui démontre un accès limité aux personnels de santé et bien sûr aux femmes et jeunes femmes qui en font la demande.
C’est qu’au 6ème étage de Creil nous pouvons aborder des sujets sensibles. Agressions, violences, mais pas que ça. C’est avant tout un centre de santé. Un lieu accueillant où chacun peut discuter de ses problèmes et difficultés avec des professionnels de la santé, tous capables de les orienter vers les services appropriés.
Afin de prouver que le lieu doit être le plus sûr et sécurisé possible, vous devrez présenter vos identifiants pour accéder à ce 6ème étage.
Les équipes se préparent à toute éventualité et bien que discrètes en ce jour d’inauguration, ce sont bien des médecins, hommes et femmes, spécialistes, qui seront en première ligne pour recevoir des cas plus ou moins urgents. Les services de police/justice ne seront pas loin, mais c’est avant tout un lieu d’accueil, permettant de gérer l’urgence en elle-même.
L’idée première est avant tout de lutter contre la violence, toutes formes de violence. Elles peuvent être physiques, psychologiques et bien sûr aussi sexuelles, ce qui nécessite à chaque niveau l’intervention de personnel spécifiquement formé.
« Il me semble important d’être présent pour le lancement de cet établissement dans une zone où il y a une vraie demande et qui a été touchée par de nombreux drames. Certains sont à l’origine d’une prise de conscience nationale » a évoqué Aurore Bergé.
La jeune ministre, venue en toute décontraction, n’a pas hésité à se rendre au tout nouveau Carrefour des femmes situé au cœur de la place Saint-Médard à Creil.
Une rencontre avec la famille de Shaïna
Sur place, elle s’est longuement entretenue avec la famille de Shaïna Hansye et est même allée découvrir, en toute intimité, l’espace de mémoire créé sur les lieux mêmes du drame.
A Creillois, l’oreille du ministre semblait attentive. Accessible, visiblement très engagé dans sa mission, cette visite semble laisser une trace positive. Mais pourrait-il en être autrement sur un sujet qui, de droite comme de gauche, et on pourrait dire ce jour-là de l’extrême droite à l’extrême gauche, se retrouve autour d’une même motivation : faire progresser les mentalités et punir les coupables. d’actes insupportables beaucoup plus durement dans une société du 21e siècle ?
