Par
Julien Van Caeyseele
Publié le
14 janvier 2025 à 13h00
; mis à jour le 14 janvier 2025 à 13h26
« Si par ton nom de famille, tu es le roi, par tes farces, tu es l’empereur… » Cette phrase, prononcée par l’un de ses amis, semble pouvoir résumer la vie de Jean-Royune personnalité de Fontainebleau (Seine-et-Marne) aux mille et une facettes, décédé jeudi 2 janvier, des suites d’une maladie, à la résidence Nelly Kopp de Fontainebleau. Il avait 87 ans.
Décès de Jean Roy, figure emblématique de
Né dans la ville impériale en 1937, ce fils de six enfants a laissé une marque indélébile et marqué tous ceux qui l’ont connu. Ses parents, Georges Roy et Marie-Louise Balu s’installe dans la ville en 1917.
Son père, blessé pendant la Grande Guerre, sera le premier dentiste d’une longue lignée bellifontaine. Sa mère, issue d’une famille d’artistes, décède subitement en 1944, traumatisée par les tortures infligées par les Allemands, faisant de Jean Roy et de ses frères et sœurs des Pupilles de la nation.
« Adolescent, Jean faisait souvent de longues promenades en forêt comme prétexte pour aller danser dans les bistrots parisiens », confie Rémy Roy, son neveu et filleul et lui-même chirurgien-dentiste à Fontainebleau. Toute sa vie a été ainsi : il n’a jamais cessé de danser et surtout de rire. »
Sa vie professionnelle a été éclectique : il a notamment travaillé à l’étude Pajot-Osenat. « Jean était une personnalité flamboyante de Fontainebleau », confirme le commissaire-priseur Jean-Pierre Osenat, qui a travaillé avec lui, en lui offrant une place de crieur dans la salle des ventes. Je n’oublierai jamais sa culture, sa fantaisie, mais aussi son côté rebelle, qui ont fait de lui une figure emblématique qui a marqué de son empreinte tous les lieux qu’il a traversés… »
-Un temps agent immobilier – « il mettait toujours en contact ses nombreux interlocuteurs », souligne son neveu –, il fut aussi antiquaire entre Paris et Fontainebleau, mais aussi galeriste, attaché de presse et commissaire de la biennale des antiquités. montrer.
Très intéressé par la décoration, les arts et les lettres, ce « fêtard cultivé » quitte un temps la région parisienne pour le Lot, en séjournant au Château de Marsa (Lot). Dans un livre sur le Quercy, Catherine Didon le décrit comme « un funambule de l’éphémère : léger comme un papillon, il était plein d’idées toutes plus extravagantes les unes que les autres. »
« Cigale généreuse »
A Fontainebleau, ses lieux de prédilection étaient Les Glaces et le Grand Café… non loin de la rue de France où il habitait. « Au glacier, il grimpait même sur les tables et criait au loup pour le plus grand plaisir du public », souffle Rémy Roy. Jean était ami du peuple ainsi que de l’aristocratie et de tout Paris. C’était une cigale généreuse, une personnalité folklorique qui aimait la vie. »
Touché par la maladie depuis les années 2000, il a néanmoins continué à « garder ses rues », toujours « courageux dans la maladie », dont il a défié les prédictions pendant de nombreuses années.
Ses obsèques seront célébrées mercredi 15 janvier à 10 heures en l’église Saint-Louis de Fontainebleau. Il sera ensuite inhumé au cimetière de Thomery. Si Jean Roy est mort, Fontainebleau n’est certainement pas près de l’oublier.
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