Avez-vous manqué les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes fait le point pour vous chaque soir. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et les résultats des combats, voici l’essentiel de ce mardi 14 janvier 2024, 1 056ème jour de guerre.
Fait du jour
« L’attaque la plus massive » depuis le début de la guerre. C’est ainsi que l’armée ukrainienne décrit les raids aériens qu’elle a menés dans la nuit de lundi à mardi en territoire ennemi. « Les Forces de défense ukrainiennes ont mené les frappes les plus massives contre des cibles militaires […] à une distance de 200 à 1 100 kilomètres de profondeur en Russie», s’est félicité l’état-major ukrainien.
Selon lui, les frappes ont touché « avec succès » un dépôt pétrolier à Engels, déjà visé le 8 janvier, provoquant un incendie de cinq jours au cours duquel deux pompiers russes sont morts. Autre cible : l’usine chimique de Seltso, dans la région de Briansk, qui produit, selon Kiev, des composants pour l’artillerie, des lance-roquettes multiples, l’aviation et des missiles.
Le ministère russe de la Défense n’a pas confirmé les dégâts. Mais elle maintient que lors de l’attaque de Briansk, des missiles occidentaux ont été utilisés : six missiles américains ATACMS et six missiles britanniques Storm Shadow pour être précis, garantissant qu’ils ont tous été abattus sans faire de victimes. Cependant, l’utilisation de projectiles occidentaux constitue la « ligne rouge » fixée par Moscou, qui a déjà menacé si elle était franchie de viser le centre de Kiev ou encore d’utiliser son nouveau missile hypersonique expérimental Orechnik. La réponse risque d’être sanglante.
La déclaration d’aujourd’hui
« Lorsque le président Trump, redevenu président, formulera enfin sa position sur le dossier ukrainien, nous l’étudierons bien sûr.» »
Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, n’accepte généralement pas les compliments faciles. Mais Donald Trump a trouvé grâce à ses yeux. L’ami proche de Vladimir Poutine a salué mardi certains propos du président élu américain. “Tout d’abord, le simple fait que les gens ont commencé à évoquer davantage les réalités sur le terrain mérite probablement d’être salué”, a déclaré Sergueï Lavrov, faisant référence à la “compréhension” manifestée la semaine dernière par le milliardaire à l’égard de la Russie. «À un moment donné, Biden a déclaré qu’ils devraient pouvoir rejoindre l’OTAN. Eh bien, la Russie avait quelqu’un à sa porte, je peux comprendre le sentiment (des Russes) à ce sujet », a déclaré Donald Trump depuis sa résidence en Floride.
Moscou insiste sur le fait que tout éventuel accord visant à mettre fin au conflit en Ukraine, lancé il y a près de trois ans, doit tenir compte de ces « réalités du terrain ». Une manière de souligner que la Russie, en position de force sur le front, n’entend pas restituer les quelque 20 % du territoire ukrainien dont elle s’est emparée. La semaine dernière, même Emmanuel Macron avait appelé les Ukrainiens à être « réalistes » dans leurs futures négociations territoriales.
-Le numéro du jour
2. C’est le nombre de villages que la Russie affirme avoir repris aux Ukrainiens mardi. Il s’agit de Terny et Neskoutchné, des villes de la région de Donetsk, à l’est de l’Ukraine, où se concentrent les combats. Ces deux villages avaient été libérés par les forces ukrainiennes d’une première occupation russe en 2022 et 2023. Leur deuxième chute illustre bien les difficultés des troupes de Kiev sur le front de l’Est.
La tendance
Le coup est dur, très dur, pour l’économie et la logistique ukrainiennes. Le géant industriel Metinvest a annoncé mardi la fermeture de la mine de charbon de Pokrovsk, essentielle à l’économie nationale, en raison du rapprochement des militaires russes de cette ville de l’est de l’Ukraine, les deux derniers puits actifs situés précisément dans les deux villages repris par l’armée russe. Russes.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Cette mine de Pokrovsk est la seule sous contrôle de Kiev à produire du coke, un charbon nécessaire à la fabrication de l’acier, qui occupe la deuxième place des exportations ukrainiennes. Cette exploitation “est le cœur énergétique de la métallurgie ukrainienne”, a même déclaré mardi Youriï Ryjenkov, le patron de Metinvest. Malgré la guerre, la mine s’est efforcée de maintenir sa production annuelle de charbon à 5,6 millions de tonnes en 2022 et 2023, en légère baisse par rapport à 2021 (6,2 millions de tonnes). Le nombre de ses salariés est passé de 10 000 avant le conflit à 3 500 début décembre. Avec la perte de Pokrovsk, l’industrie sidérurgique ukrainienne va devoir importer du coke, ce qui va sans doute augmenter le prix de sa production et entraîner une baisse de ses exportations, a expliqué à l’AFP Volodymyr Landa, analyste au Centre de stratégie. économie à Kyiv.
L’Ukraine a produit 7,5 millions de tonnes d’acier en 2024, soit 20 % de plus que l’année précédente, mais toujours bien moins que les 21 millions de tonnes de 2021, avant l’invasion, selon les experts.