Le classement Global Fire Power couvre cent quarante pays situés sur tous les continents. Elle repose sur une soixantaine de critères comme le nombre de militaires actifs, le nombre d’avions de combat et de navires disponibles, la disponibilité du carburant pour les opérations militaires, le budget consacré à la défense et la flexibilité logistique.
« Ce classement s’explique parce qu’il n’y a pas de véritable puissance économique sans puissance militaire » (Tidiane Dioh)
Selon Global Fire Power, les États-Unis restent la première puissance militaire mondiale en 2025, devant la Russie, la Chine, l’Inde et la Corée du Sud.
Le classement de la Chine et des États-Unis n’est pas surprenant, estime le consultant international Tidiane Dioh.
“Ce classement s’explique par le fait qu’il n’y a pas de véritable puissance économique sans puissance militaire. L’importance militaire des États-Unis et de la Chine est à la mesure de l’importance économique et financière de ces deux pays qui comptent aujourd’hui parmi ceux qui mettent de l’ordre dans le monde. Je pense que de ce point de vue, l’importance militaire de ces pays s’explique facilement.»
Investir dans les armes
Le point de vue de Tidiane Dioh est partagé par Alain de Neve, analyste à l’Institut royal supérieur de défense (IRSD), en Belgique.
Selon lui, les États-Unis confirment qu’ils restent une puissance technologique et militaire de grande envergure qui surpasse ses rivales. Les États-Unis dépensent en moyenne 800 milliards de dollars par an pour leurs forces armées, tandis que la Chine et la Russie dépensent respectivement 300 et 90 milliards de dollars, précise le chercheur.
“Les États-Unis divisent le monde en plusieurs commandements et sont la seule puissance à avoir divisé la planète par commandement militaire. Des commandements qui correspondent à chaque fois à une présence militaire importante. La Chine et la Russie se concentrent davantage sur les dynamiques régionales. En matière de défense, l’objectifsuivi par la Chine, c’est d’abord l’accession au statut de puissance régionale.»
For Alain De Neve “JeLa Russie est également liée aux dynamiques régionales avec ses forces conventionnelles et avec ses capacités de dissuasion nucléaire, la Russie vise avant tout à rétablir un ordre régional davantage axé sur la protection de ses intérêts immédiats.»
Pour Nina Wilen, directrice du programme Afrique à l’Institut Egmont, il convient de réfléchir au fait que ces puissances qui occupent les trois premières places sont actuellement en compétition.
“Le fait que les États-Unis restent en tête du classement n’est pas surprenant et que la Russie soit numéro 2 étant donné qu’ils sont actuellement dans une économie de guerre, cela me semble tout à fait normal aussi. Cette liste n’est donc pas forcément surprenante, mais cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas inquiétante. “
Et l’Afrique ?
Sur le continent africain, seuls l’Egypte, l’Algérie et le Nigeria sont classés dans le top 31. L’un des experts que nous avons contactés et qui a requis l’anonymat souligne que pour lui ce classement de la Global Fire Power n’est cependant pas aussi pertinent qu’il y paraît.
Selon lui, il faudrait préférer la somme des données consolidées fournies par exemple par la Balance Militaire, qui propose un inventaire actualisé des équipements et systèmes d’armes. Il met également l’accent sur d’autres critères, comme l’agilité et la robustesse, dont certaines armées africaines ont fait preuve sur le terrain.
Ils ne disposaient certes pas des équipements sophistiqués ni des moyens logistiques et aériens des troupes occidentales, mais ils parvenaient à rétablir une relative stabilité dans les régions d’intervention ou à imposer un rapport de force défavorable aux forces qu’ils combattaient.