Sonatrach remporte 2 gros contrats, une raffinerie et un complexe pétrochimique

Sonatrach remporte 2 gros contrats, une raffinerie et un complexe pétrochimique
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Par
Souleymane Loum

| il y a 27 secondes

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L’Algérie est en colère contre le Mali, certes il est fort probable que le bruit des bottes n’ira pas au-delà de simples démonstrations de force mais le fait est que les relations diplomatiques et économiques sont au point mort. Et qui en a profité pour poser ses pions à Bamako, avec des projets très prometteurs ? Maroc. Pas question donc de refaire la même erreur avec le Niger, pas question de laisser se développer au fil du temps des brouilles avec le voisin du Mali. Alger a donc fait les choses différemment et cette stratégie s’avère payante…

Les choses repartent très fort entre Alger et Niamey

Une délégation d’experts de la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach effectue une visite de travail d’une semaine au Niger pour travailler sur un projet de construction d’une raffinerie et d’un complexe pétrochimique, a annoncé la société dans un communiqué publié jeudi 9 janvier. a même été reçu par le ministre nigérien du Pétrole, Sahabi Oumarou, précise la même source. Elle ajoute que cette unité, qui devrait être installée dans la commune de Dosso (Sud-Ouest), s’inscrit dans le cadre de «L’engagement de l’Algérie à accompagner le Niger dans la transformation de ses richesses naturelles en opportunités de développement durable».

Du point de vue des hydrocarbures, le pays est aisé et les installations suivent le mouvement. Le coup de main de l’Algérie, devenue leader en la matière, permettra d’atteindre des niveaux plus élevés, avec en plus la symbolique forte de la coopération Sud-Sud et intra-africaine. Une orientation qui accroît la croissance de l’Algérie en Afrique, après les jalons posés sur le chemin de la ZLECAF (Zone de Libre Echange Continentale Africaine).

Sonatrach a annoncé qu’un groupe d’ingénieurs et techniciens nigériens sera hébergé dans les raffineries algériennes pour recevoir une formation spécialisée, animée par des experts de l’Institut algérien du pétrole (IAP). Le ministre nigérien du Pétrole a déclaré que ce programme «constitue une étape cruciale vers l’atteinte de la souveraineté énergétique et un fondement essentiel de la transition économique du Niger, dans le sens où il contribue à la satisfaction des besoins nationaux, à la création d’emplois, au renforcement du contenu local et à l’attraction des investissements.»…

La raffinerie devrait avoir à terme une capacité de production de 30 000 barils/jour, extensible à 100 000 barils/jour, a précisé l’entreprise publique algérienne. A noter que ce partenariat fait suite à un déplacement du Premier ministre nigérien à Alger en août dernier, accompagné d’une imposante délégation ministérielle.

Fini la colère de la CEDEAO et le rêve de Bazoum, place aux affaires

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Pourtant, Alger et Niamey viennent de loin. Après le coup d’État du 26 juillet 2023, les autorités algériennes ont joint leurs voix à celles de la CEDEAO pour tenter une médiation autour du retour à l’ordre constitutionnel et de la restauration du président élu, Mohamed Bazoum. Le gouvernement algérien a ensuite officialisé l’accord des nouvelles autorités militaires pour des négociations politiques. «pour une durée maximale de six mois […] avec la participation et l’approbation de toutes les parties au Niger sans exclusion »pour avancer vers le “restauration de l’ordre constitutionnel dans le pays».

Patatras : le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, a proclamé que ce n’était pas le cas et qu’il avait pris connaissance des termes de cette médiation sur les réseaux sociaux, ce qui revient à accuser l’Algérie de «manipulation« . Inutile de dire que cela ne plaisait pas à Alger. À cela s’ajoute le bras de fer autour de la crise migratoire. Le point culminant a été la convocation début avril 2024 de l’ambassadeur d’Algérie en poste à Niamey au ministère des Affaires étrangères pour condamner la violence des vagues d’expulsions de milliers de migrants à la frontière entre les deux pays.

Officiellement, les partenaires ont quitté la zone de turbulence. Il faut dire qu’entre temps la junte nigérienne a montré qu’elle allait s’accrocher au pouvoir et qu’il était illusoire de penser au retour de Bazoum. Tous les partenaires du pays, y compris des démocraties comme l’Allemagne et les États-Unis, en ont tiré les conséquences et ont accepté la nouvelle situation. Même la CEDEAO, qui menaçait d’intervenir armée pour déloger les putschistes, a fini par changer de ton. Cela n’a pas empêché le Mali, le Burkina Faso et le Niger, tous dirigés par des putschistes, de quitter l’organisation au motif qu’elle constitue une courroie de transmission pour la .

Alors Alger ne saurait être plus royaliste que la CEDEAO, elle aussi a fait preuve de pragmatisme en renouant avec les militaires au pouvoir au Niger. Les relations bilatérales se sont considérablement renforcées ces derniers mois, une dynamique qui profite aux hydrocarbures. Sonatrach a repris ses chantiers chez son voisin, l’entreprise publique algérienne a même augmenté ses investissements dans le champ pétrolier nigérien de Kafra. Les deux puits forés sur ce bloc qui couvre 23 737 km2 devraient permettre au Niger d’augmenter sa production pétrolière de 90 000 barils par jour.

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