L’Ukraine discute avec la France d’un éventuel déploiement de troupes étrangères pour maintenir un éventuel cessez-le-feu. Une idée controversée, rejetée par la Russie. Zelensky évoque aussi la formation des soldats ukrainiens en France, malgré un récent scandale…
La question d’un éventuel déploiement de forces étrangères en Ukraine refait surface, puisque le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirme en avoir discuté avec son homologue français Emmanuel Macron lors d’un entretien téléphonique. Cette idée, évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois, suscite autant d’espoir que de polémique.
Un contingent pour maintenir un éventuel cessez-le-feu
Selon les propos rapportés par Zelensky, la conversation avec Macron a porté notamment sur « le déploiement des contingents partenaires » en Ukraine. L’objectif serait d’assurer le maintien d’un hypothétique cessez-le-feu entre forces russes et ukrainiennes, perspective qui reste pour l’instant très incertaine.
L’idée avait déjà été avancée en décembre dernier par le nouveau président américain Donald Trump, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier. Zelensky lui-même estimait qu’un tel contingent international serait « l’un des meilleurs instruments pour forcer la Russie à la paix ».
Un projet rejeté par Moscou
Sans surprise, cette hypothèse a été fermement rejetée par la Russie, qui la considère « prématuré « . Moscou refuse catégoriquement toute présence militaire étrangère en Ukraine, la considérant comme une ingérence dans ce qu’elle considère comme son territoire.
Malgré ce veto russe, l’idée continue de faire son chemin parmi les alliés occidentaux de Kiev. Mi-décembre, les dirigeants français Emmanuel Macron et polonais Donald Tusk ont discuté ensemble de cette possibilité. Reste à savoir si ce projet est réellement viable sur les plans diplomatique et militaire.
La formation des soldats ukrainiens en question
Lors de leur échange, Zelensky et Macron ont également abordé l’épineuse question de la formation des soldats ukrainiens en France. Un sujet sensible depuis qu’un scandale a éclaté le mois dernier autour de la brigade « Anne de Kiev », partiellement formée sur le sol français.
Depuis son retour en Ukraine, cette unité est confrontée désertions massives et des soupçons d’abus de pouvoir de la part de ses commandants. Une enquête est en cours pour faire la lumière sur ces dysfonctionnements qui ternissent l’image de la coopération militaire franco-ukrainienne.
Malgré cet incident, Zelensky a annoncé en décembre qu’une deuxième brigade devrait prochainement être constituée en France. Un projet qui semble se confirmer, même si les détails restent à préciser. L’enjeu est de taille pour l’armée ukrainienne qui compte sur le soutien de ses alliés pour moderniser ses forces et faire face à la menace russe.
Vers une internationalisation du conflit ?
Au-delà des aspects techniques, cet éventuel déploiement de troupes étrangères en Ukraine soulève des questions géopolitiques majeures. Certains y voient un risque d’escalade et d’internationalisation du conflit, qui pourrait dégénérer en affrontement direct entre l’Occident et la Russie.
D’autres estiment au contraire que seule une présence militaire dissuasive permettra de faire pression sur Moscou pour qu’elle accepte enfin de négocier sérieusement. Un pari risqué, car la Russie a démontré à plusieurs reprises sa détermination à défendre ses intérêts stratégiques dans la région, quitte à recourir à la force.
Dans ce contexte explosif, les discussions entre Zelensky et Macron démontrent la volonté des Occidentaux d’avoir plus d’influence dans la résolution de ce conflit qui déstabilise l’Europe depuis près de neuf ans. Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits ou si elle ne fera qu’alimenter les tensions avec une Russie de plus en plus imprévisible et agressive.
Une chose est sûre : l’Ukraine est plus que jamais au cœur d’un bras de fer géopolitique qui s’étend bien au-delà de ses frontières. Et si un déploiement militaire international venait à se concrétiser, il marquerait sans doute un tournant majeur dans ce conflit qui continue de s’enliser. Avec tous les risques que cela comporte pour la stabilité et la paix en Europe.
