Porté par les Jeux olympiques et paralympiques, le tourisme en France a montré une « bonne résistance » en 2024, selon l’Alliance France Tourisme. C’est, selon l’organisation présidée par Dominique Marcel, une « année de normalisation ». Avec des résultats contrastés selon les régions et les segments de marché, dans un contexte de concurrence accrue des pays du sud de l’Europe.
L’Île-de-France hors Paris parmi les grands gagnants
Lors d’une conférence de presse ce matin, l’Alliance a dressé un bilan chiffré assez complet de l’année écoulée, avec l’appui du PDF. Sur les 11 premiers mois de l’année dernière, le trafic enregistré par Aéroports de Paris a augmenté de 3,6 %. Sur l’ensemble de l’année 2024, le chiffre d’affaires hôtelier a augmenté de 1,5%. Celui des résidences et villages de vacances, 1,8%.
Mais cette moyenne cache des disparités. A Paris, le secteur de l’hôtellerie et des résidences de tourisme affiche une activité stable, avec une croissance des prix seulement modérée (+1,8%).
L’Ile-de-France hors Paris ressort comme la grande gagnante de l’année (+4,8% de chiffre d’affaires) tandis que la province progresse légèrement (+1,7%). Hors région Ile-de-France, la région PACA/Nice, les Hauts-de-France et notamment Lille (+4,6%) ainsi que le Grand Est (+3,5%) ont bien performé. Globalement, l’ensemble de la façade atlantique a moins bien résisté.
La Normandie, quant à elle, a bénéficié des retombées des années 80e anniversaire du débarquement.
« Il faut capitaliser au mieux sur les JO »
Il n’en demeure pas moins que « l’Europe du Sud nous a largement dépassés » en termes d’évolution du RevPar, selon l’Alliance France Tourisme.
« Pour une année des Jeux olympiques, les résultats de 2024 ne sont pas si exceptionnels », estime Vanguelis Panayotis, PDG de MKG Consulting. « Il ne faut pas se reposer sur nos lauriers ni se vanter », insiste Dominique Marcel. « Nous devons capitaliser autant que possible sur les Jeux Olympiques et Paralympiques qui ont été un immense succès. Nous avons de nombreux défis à relever. Il faut avoir une vraie stratégie touristique. Et il faut investir, investir et investir », « en s’appuyant sur les pouvoirs publics ».
D’ailleurs, Dominique Marcel rencontre cet après-midi la ministre chargée du Tourisme, Nathalie Delattre, pour lui faire part de sa vision.
Agence de voyages : moins de vols long-courriers en 2024
« Il ne faut pas décevoir, la qualité de l’offre est extrêmement importante. Il y a un besoin de rénovation, notamment en termes de qualité des infrastructures, d’accueil et de performance énergétique », poursuit-il. “La bonne nouvelle”, c’est que le secteur et ses besoins de modernisation sont synonymes d'”emplois”, ajoute Vanguelis Panayotis.
En 2025, l’alliance table sur une hausse du RevPar de 2,7%, avec une légère hausse du taux d’occupation dans les hôtels et résidences de tourisme.
L’organisation, qui regroupe de grandes entreprises touristiques, a également partagé les chiffres d’activité des agences de voyages d’Orchestra. En 2024, le volume d’activité correspondant aux réservations de séjours touristiques en agences augmente de 3,4%, malgré une stagnation du nombre de dossiers (-0,3%)grâce notamment à un panier moyen de 1795 euros (+3,7%). Les distributeurs ont vendu moins de séjours long-courriers (-7,3% en nombre de voyageurs), davantage la destination France (+2,9%) et moyen-courrier (+2,2%). La faute, sans doute, aux arbitrages budgétaires.