Dans une lettre adressée le 23 décembre au patron Alexeï Miller et publiée par un média russe local, la vice-présidente du conseil d’administration, Elena Ilioukhina, a proposé de réduire les effectifs de l’administration de Gazprom de « plus de 4 100 » à « 2 500 personnes ». . Interrogé, Sergueï Koupriïanov, chargé de la communication chez Gazprom, a confirmé l’authenticité du document, sans plus de précisions : « Oui », a-t-il simplement indiqué. Et d’ajouter : “Nous ne commentons pas les procédures internes.”
Dans sa lettre, Mme Ilioukhina a indiqué que « les défis auxquels est confronté le groupe Gazprom nécessitent une réduction des délais de préparation et de prise de décision ».
Ces propositions de licenciement n’affecteraient pas les salariés des sites de production. Gazprom, fleuron de l’économie russe et dirigé par Alexeï Miller, très proche de Vladimir Poutine, doit faire face depuis 2022 à la réduction brutale du marché européen. En 2023, Gazprom, qui détient le monopole des exportations de gaz russe, a enregistré une perte nette de près de sept milliards de dollars, une première depuis plus de vingt ans.
Les mauvaises nouvelles ne cessent de s’accumuler
Les mauvaises nouvelles s’accumulent depuis trois ans pour le groupe : après l’arrêt des livraisons vers l’Allemagne suite au sabotage du Nord Stream en mer Baltique en septembre 2022, le transit du gaz russe via l’Ukraine a pris fin le 1er janvier. Selon des experts, cités par le quotidien russe Vedomosti, Gazprom va perdre environ 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel pour ses livraisons via l’Ukraine, soit environ 6% de son chiffre d’affaires.
A ce stade, il ne reste plus que le gazoduc TurkStream, sous la mer Noire, pour approvisionner l’Europe en gaz russe par tube. Et l’Union européenne a déjà déclaré vouloir s’affranchir de tout gaz naturel en provenance de Russie d’ici 2027. Les sanctions américaines visant Gazprombank, la branche financière du groupe, pèsent aussi directement sur les finances de Gazprom.
