M. Zelensky a ajouté dimanche soir qu'”il y aura sans doute davantage” de soldats nord-coréens capturés par Kiev à l’avenir. Fin décembre, le président ukrainien avait déjà annoncé que deux soldats nord-coréens grièvement blessés avaient été capturés dans la région de Koursk, mais que ces soldats avaient succombé à leurs blessures. “Pour les soldats nord-coréens qui ne souhaitent pas rentrer (dans leur pays), il pourrait y avoir d’autres options possibles”, a-t-il poursuivi dimanche : ceux qui “disent la vérité sur cette guerre en Corée auront cette opportunité”.
Ni Moscou ni Pyongyang n’ont réagi à ce stade, aucun des deux pays n’ayant reconnu que des soldats nord-coréens étaient déployés pour combattre les forces ukrainiennes. M. Zelensky a en outre déclaré que le président russe Vladimir Poutine « ne peut désormais plus se passer du soutien militaire de Pyongyang ».
L’Ukraine, les États-Unis et la Corée du Sud accusent Pyongyang d’envoyer plus de 10 000 soldats pour aider les forces russes. En décembre, M. Zelensky avait affirmé que près de 3.000 soldats nord-coréens y avaient été « tués ou blessés », tandis que Séoul évaluait ce chiffre à 1.000.
Des pertes importantes
Les services de renseignement ukrainiens du SBU ont publié samedi une vidéo montrant les deux soldats coincés dans des couchettes d’hôpital avec des bandages, l’un sur les mains, l’autre sur la mâchoire. Son homologue sud-coréen, le NIS, a déclaré que l’un des soldats avait révélé lors de son interrogatoire qu’il avait reçu une formation militaire des forces russes après son arrivée en novembre. “Il a d’abord cru qu’il était envoyé en formation, puis s’est rendu compte à son arrivée en Russie qu’il avait été déployé” au front, selon le NIS.
Le soldat a déclaré que les forces nord-coréennes avaient subi « des pertes importantes au cours des combats », selon la source. Les services de renseignement de Séoul ont également indiqué que l’un des hommes avait “été privé de nourriture et d’eau pendant quatre à cinq jours avant d’être capturé”. Selon le SBU, les prisonniers ne parlent ni anglais ni russe et les discussions se déroulent en coréen avec des interprètes en coopération avec les services sud-coréens.
Volodymyr Zelensky a indiqué samedi que les militaires, bien que blessés, avaient pu être transférés à Kiev pour y être interrogés. «Ce n’était pas une tâche facile: d’habitude, les Russes et les autres soldats nord-coréens achevent leurs blessés et font tout pour effacer les preuves de la participation d’un autre État, la Corée du Nord, à la guerre contre l’Ukraine», a-t-il déclaré.
Des liens militaires resserrés
L’implication présumée d’une armée étrangère a constitué une escalade majeure dans l’invasion de l’Ukraine lancée il y a près de trois ans par Vladimir Poutine et qui entre dans une phase critique avec le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche. La Russie et la Corée du Nord ont renforcé leurs liens militaires depuis cette invasion.
Lors d’une visite à Séoul début janvier, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que la Russie élargissait sa coopération spatiale avec la Corée du Nord en échange de la contribution de ses troupes à la lutte contre l’Ukraine. Il a également déclaré que la Russie « pourrait être proche » d’une reconnaissance officielle du statut de puissance nucléaire de la Corée du Nord. L’état-major des forces sud-coréennes a pour sa part observé des préparatifs qui laissent croire que la Corée du Nord s’apprête à envoyer de nouvelles unités en Russie, pour renforcer ou relever celles déjà combattantes, en plus des drones.
