Il y a un an, le 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle confirmait l’élection de Félix Tshisekedi à la présidence de la République démocratique du Congo. Dans l’est du pays, à Goma, la capitale régionale, beaucoup ont voté pour le président sortant en décembre 2023. Lors d’un meeting, ce dernier a promis le retour de la sécurité. La paix, les centaines de milliers de déplacés qui peuplent les camps à l’extérieur de Goma l’attendent toujours. Certains sont même arrivés après la réélection du chef de l’Etat.
De notre envoyé spécial de retour de Goma,
Pendant la campagne électorale, Félix Tshisekedi avait promis ” qu’à la moindre escarmouche », il convoquerait le Congrès pour attaquer le Rwanda – Kigali est en effet accusé d’avoir stationné illégalement sur le sol congolais des militaires soutenant la rébellion du M23, qui sévit dans l’est du pays depuis fin 2021. Un an après sa réélection, le président congolais ne s’est pas engagé. en conflit ouvert avec son voisin, ses soldats alliés aux milices locales n’ont cessé de perdre du terrain et la résolution de cette crise patine. Toutefois, les attentes sécuritaires restent nombreuses dans l’est du pays, notamment pour les centaines de milliers de personnes déplacées qui peuplent les camps à l’extérieur de la ville.
Norbert vient de réussir à s’inscrire sur les listes officielles du camp de déplacés. Sans ce précieux sésame, impossible de bénéficier de l’aide alimentaire. Ce père est arrivé à Goma en mars dernier. « Nous sommes venus ici pour chercher un endroit où dormir sans aucun problème, il explique. Si la guerre s’arrête là, je ne peux vraiment pas souhaiter rester ici. Et c’est notre prière. »
Mais la paix semble encore loin. À la mi-décembre, les troupes progouvernementales ont encore perdu du terrain dans le territoire de Lubero. Placide Nzilamba, secrétaire de la société civile du Nord-Kivu, regrette que les promesses du chef de l’Etat n’aient pas été tenues. « Il faut dire que la situation s’est aggravée parce que M23avec ses alliés, l’armée rwandaise, a continué à prendre des villages et des villages et donc, l’année suivante pourrait être l’année d’une défi, déplore-t-il. Nous devons empirer encore les choses, nous devons travailler plus dur pour que la situation s’améliore et commencer à penser au développement. Autrement, nous dirons que ce sera un mandat inutile. »
Lire aussiRDC: intenses combats en territoire Lubero entre l’armée et le M23
« Le phénomène des patriotes ça reste une bombe à retardement »
Lors du premier mandat de Félix Tshisekedi, deux mesures sécuritaires clés ont été promises. La première, celle de donner un statut légal aux wazalendo, miliciens pro-gouvernementaux qui combattent la rébellion du M23 alliés aux militaires rwandais. Si un Loi sur la réserve armée de la défense a été adoptée, la gestion du wazalendo reste opaque, estime Henry-Pacifique Mayala, coordinateur du Baromètre de la sécurité du Kivu. ” Le phénomène des patriotes reste une bombe à retardement. Quel est le plan pratique dont dispose le gouvernement concernant la gestion du wazalendo ? ?, demande-t-il. Personne ne peut le dire. Quant au nombre exact de wazalendo, à leur chaîne de commandement, personne ne sait comment répondre directement ou clairement à cette question. »
La deuxième mesure phare de sécurité est l’état de siège qui donne le pouvoir administratif aux militaires. Elle est toujours maintenue, contrairement aux recommandations des acteurs de la société civile.
A écouter en Afrique midiEst de la RDC : « Les nouveaux combats à Masisi ont provoqué le déplacement de plus de 100 000 personnes »
suisse