La NASA présente deux nouvelles options pour renvoyer des échantillons de Mars

La NASA présente deux nouvelles options pour renvoyer des échantillons de Mars
La NASA présente deux nouvelles options pour renvoyer des échantillons de Mars

Pendant des décennies, rapporter des échantillons de Mars sur Terre a été l’un des objectifs les plus ambitieux de l’exploration spatiale. Après avoir reconnu que son plan initial était trop long et coûteux, la NASA propose deux nouvelles options pour atteindre cet objectif dans les années 2030. Ces alternatives promettent d’être plus rapides et moins coûteuses tout en intégrant des technologies innovantes.

Le retour d’échantillons martiens : un enjeu scientifique et stratégique majeur

Ramener des échantillons de Mars est essentiel pour mieux comprendre la planète rouge. Ces roches et sols martiens pourraient en effet révéler des indices sur l’histoire géologique de la planète, son environnement passé et la possibilité qu’elle ait autrefois abrité des formes de vie. Mais ce projet n’est pas qu’une question scientifique : c’est aussi une course stratégique. La Chine prévoit une mission similaire à partir de 2028. Cette perspective alimente la pression politique et stratégique sur les décideurs américains pour qu’ils financent rapidement et efficacement le projet de la NASA.

Pourquoi repenser le plan initial ?

Le plan initial, élaboré avec l’Agence spatiale européenne (ESA), prévoyait un processus complexe comprenant plusieurs étapes :

  • Collecte d’échantillons par le rover Perseverance dans le cratère Jezero.
  • Lancement d’échantillons en orbite martienne à bord d’une petite fusée (Mars Ascent Vehicle).
  • Récupération des échantillons par un orbiteur martien construit par l’ESA, suivi de leur retour sur Terre.

Cette mission aurait a duré jusqu’en 2040 et a coûté environ onze milliards de dollars. « C’était tout simplement inacceptable“, a déclaré Bill Nelson, administrateur sortant de la NASA. Pour surmonter ces obstacles, la NASA a fait appel à ses experts et à l’industrie spatiale privée, notamment SpaceX et Blue Origin. Deux nouveaux scénarios ont alors émergé, chacun promettant de réduire les coûts et les délais nécessaires.

Photo prise le 31 mars 2022 (Sol 395) à l’heure solaire moyenne locale de 15:34:23. Crédits : NASA/JPL-Caltech/ASU

Deux nouvelles options sur la table pour ramener ces échantillons

La première approche s’inspire de la technologie utilisée pour faire atterrir les rovers Curiosity et Perseverance sur Mars. Une plateforme propulsée par fusée, surnommée grue aérienne, permettrait de larguer le matériel nécessaire directement sur la surface martienne. Cette solution réutiliserait des technologies éprouvées, mais adaptées pour résister aux défis supplémentaires posés par la collecte et le retour des échantillons. Le coût estimé est de 6,6 à 7,7 milliards de dollars.

La deuxième option s’appuie sur des capacités de levage lourdes développées par des sociétés comme SpaceX et Blue Origin. Ces sociétés proposent des lanceurs capables de transporter des équipements volumineux et complexes directement vers Mars. Cette méthode, estimée entre 5,8 et 7,1 milliards de dollarsprofite des avancées récentes du secteur spatial privé pour optimiser les coûts et les délais.

Dans les deux cas, des ajustements importants seraient apportés au plan initial. Par exemple, le véhicule d’ascension de Mars serait plus compact et la plateforme de récupération utiliserait un générateur thermoélectrique à radio-isotopes, plus fiable que les panneaux solaires.

A noter également que l’ESA reste un partenaire clé dans cette mission. L’agence européenne développe l’orbiteur qui ramènera les échantillons sur Terre. Actuellement, l’ESA évalue les modifications proposées par la NASA pour garantir que l’ensemble du système fonctionne harmonieusement. Cette coopération transatlantique est essentielle pour relever les défis technologiques et logistiques de ce projet ambitieux.

Une conception d’artiste montre le système de grue aérienne de la NASA abaissant un rover sur la surface martienne. Une option envisage d’utiliser un système similaire pour placer une plate-forme de récupération d’échantillons sur Mars. Crédits : NASA / Ashwin R. Vasavada

Un planning ambitieux mais flexible

Si tout se passe comme prévu, les premiers lancements pourraient avoir lieu dès 2030 avec des échantillons livrés sur Terre en 2035. Bill Nelson a toutefois prévenu que ce calendrier dépendrait fortement des financements accordés par le Congrès américain. Au moins 300 millions de dollars supplémentaires sont nécessaires pour l’exercice en cours pour maintenir le projet sur la bonne voie.

Un autre facteur potentiel de retard est la volonté exprimée par Donald Trump, le président nouvellement réélu, d’accélérer les missions humaines vers Mars. Cela pourrait obliger la NASA à ajuster ses priorités pour intégrer cet objectif ambitieux à court terme.

 
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