Une quarantaine d’habitants ont échangé avec les trois responsables, de 16h30 à 18h30, au point que la déambulation prévue dans le quartier a été reportée. Pauline Dubus, la sous-préfète, a assuré, à l’issue de la réunion, de son intention de revenir prochainement dans le quartier.
En préambule, le maire de Lannion, Paul Le Bihan, a affiché la mobilisation et la solidarité des services de la ville : « Nous accueillerons et aiderons les victimes à monter leur dossier. » Le maire insiste sur la politique de la ville en faveur des quartiers populaires : « Ker-Uhel n’est pas négligée. Il y a eu des travaux pour apaiser le quartier qui avait une image très dégradée. Pour Les Fontaines, la réhabilitation est en cours, elle prend du temps mais elle viendra. »
Ker-Uhel n’est pas négligé. Il y a eu des travaux pour apaiser le quartier qui avait une image très dégradée. Pour Les Fontaines, la réhabilitation est en cours, elle prend du temps mais elle viendra.
Déjà 13 voitures brûlées
Pour la sous-préfète, Pauline Dubus, il s’agit de « rétablir un climat de sérénité après cette atteinte au cadre de vie. » Après avoir précisé que la police et les pompiers sont intervenus entre quatre et cinq minutes après le signalement des faits, elle a donné les chiffres de la délinquance à Lannion en 2024 : « Il y a eu une baisse des appels, 1 012 contre 1 283 en 2023, pour 6,26 % de suspects en plus. » Tout en reconnaissant qu’en 2025, il y a déjà eu douze voitures incendiées (plus une le 6 janvier), contre 7 l’an dernier.
Le commandant Olive salue une baisse de la délinquance de 2,9% en 2024, constatant une stabilité du nombre de délits à Lannion : « Sur quatre ans, le nombre d’actes criminels est compris entre 1 100 et 1 200. La délinquance est stable, c’est rare, mais on n’oublie pas les victimes derrière ces faits. Quant aux délinquants, avec un taux d’élucidation proche de 50 %, ils savent qu’ils ont une chance sur deux d’être arrêtés. »
C’est vrai que quand les policiers se déplacent à pied, c’est plus facile de leur parler, on va développer ce quartier.
Renforts la nuit
Une fois précisé que rien ne serait dit sur l’enquête en cours, les questions affluent. Les habitants insistent sur les rodéos de deux-roues, et parfois de quads : « Ils roulent plus souvent à contre-courant sur les pistes cyclables, les zones piétonnes et les espaces verts. que sur la route. » « Ils ont des motos neuves, ce n’est pas forcément celles auxquelles on pense quand on parle du quartier ! » Le commandant Olive en est conscient : « C’est un phénomène national et cela tourne parfois au drame. Nous mettons en place des opérations chaque semaine. Si les auteurs des faits sont jugés et reconnus coupables, leurs deux-roues pourront être saisis et détruits. Là aussi, nous espérons mener des opérations. »
Le commandant de la police affiche son soutien à une demande de patrouilles à pied : « Nous ne sommes pas faits pour être partout tout le temps. C’est vrai que quand les policiers se déplacent à pied, c’est plus facile de leur parler, on va développer ce quartier. »
Après les échanges formels, les discussions se sont poursuivies. Lors d’une conversation, et en réponse à une question sur la voiture incendiée rue de Pen ar Stang, le chef du commissariat a précisé que des renforts de police seront déployés dans les prochaines nuits dans tous les quartiers de la ville.
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