Libérée en urgence depuis quelques jours, mais provisoirement, des prisons iraniennes pour raisons médicales et interviewée à distance et à grands risques par France Inter, la militante iranienne des droits de l’homme et prix Nobel de la paix 2023, Narges Mohammadi, a donné des nouvelles de l’enseignante Cécile Kohler. . Une Alsacienne d’à peine 40 ans, détenue par Téhéran, emprisonnée pendant près de trois ans alors qu’elle était en voyage touristique avec son ami Jacques Paris, lui-même détenu en Iran depuis. Des prisonniers français accusés d’« espionnage » par les autorités iraniennes mais considérés comme des « otages » par Paris.
La dureté de l’isolement subie par Cécile Kohler
Et les nouvelles ne sont pas très rassurantes. La lauréate du prix Nobel de la paix s’est dite « très inquiète » pour la Française qui est détenue « à l’isolement » dans des « conditions terribles » à la prison de haute sécurité d’Evin. « J’ai demandé des nouvelles de Cécile aux détenus qui ont passé quelques jours en cellule avec elle. On dit que physiquement, elle est extrêmement affaiblie et je suis très inquiet pour elle. Parce que moi aussi j’ai été à l’isolement, et ce sont des conditions terribles, une véritable torture”, a déclaré Narges Mohammadi sur France Inter.
Rappelant que la jeune Française ne peut sortir que trois fois par semaine pour quelques minutes dans la cour, confirmant malheureusement ainsi les déclarations de sa sœur Noémie Kohler interrogée par 20 minutes En septembre dernier, le prix Nobel de la paix témoignait de la dureté de cette détention. « Se retrouver trois ans comme elle, sans pouvoir bouger, sans pouvoir prendre l’air, pourrait vraiment lui être fatal. Se retrouver isolée aussi longtemps est quelque chose d’inconcevable, d’insupportable », prévient-elle.
Téhéran a néanmoins affirmé en novembre dernier que le couple était détenu « dans de bonnes conditions et en bonne santé ». En espérant un jour un procès, Noémie Kohler a déclaré ce mercredi à l’AFP que “Cécile fait généralement bonne mine quand on l’a au téléphone, elle veut montrer qu’elle tient le coup”. […] mais son désespoir est de plus en plus important, on sent dans sa façon de s’exprimer qu’elle ne croit plus qu’elle fera un jour son coming-out. En attendant, sans relâche depuis près de trois ans, la famille de Cécile et son comité de soutien réclament la libération immédiate de l’institutrice alsacienne.
