Dans son livre « L’art menacé du dessin de presse », Julien Sérignac, ancien directeur du journal, de 2017 à 2022, appelle à défendre cette forme de journalisme qui perd du terrain dans les médias.
Publié le 01/07/2025 12:36
Temps de lecture : 3min
“L’idée d’un dessin de presse n’est pas seulement de faire rire, c’est de provoquer le débat, de stimuler la réflexion.” Et c’est ce que dit Julien Sérignac, qui fut le directeur général de Charlie Hebdo entre 2017 et 2022. En ce mardi 7 janvier 2025, qui commémore 10 ans après l’attaque jihadiste contre le magazine satirique suite à la publication de caricatures du prophète Mahomet, l’ancien réalisateur publie le livre : L’art menacé du dessin de presse – Comment défendre la caricature dans une société fracturée ? aux éditions de l’Observatoire.
Depuis les attentats, le constat est simple, la place des dessins d’actualité se réduit d’année en année dans les médias « y compris outre-Atlantique », il pointe. “Nous avons suivi la décision du New York Times, il y a quelques années, de ne plus publier de dessins de presse, il explique. EEn France, nous avons de moins en moins de titres qui publient des dessins de presse ». Et pourtant, selon une enquête de la Fondation Jean-Jaurès, réalisée avec l’Ifop et qui paraît aujourd’hui, “Il y a plus de sept Français sur dix qui sont attachés aux dessins de presse”.
Charlie Hebdo, c’est 20 000 ventes par semaine, 30 000 abonnés, un journal plus connu que lu. Mais au-delà de la presse papier, il faut désormais aussi s’appuyer sur les réseaux sociaux et c’est peut-être là que réside le problème. “Il y a toujours eu un noyau de lecteurs de Charlie Hebdo attachés à la lecture de ce titre, mais il y a beaucoup plus de personnes qui découvrent des dessins ou des articles de Charlie Hebdo via le site ou les réseaux sociaux”, underlines Julien Sérignac. “Les dessins circulent beaucoup sur les réseaux sociaux”mais selon lui, pour bien comprendre un dessin, il faut maîtriser ses codes. « Il faut d’abord savoir le lire, l’observer, le regarder et en comprendre tous les détails. Il faut aussi comprendre les références auxquelles ce dessin fait référence”. Une pédagogie que l’association « Dessinez Create Liberté » tente d’apporter aux lycéens pour qu’ils comprennent les dessins de presse et ne se perdent pas. « face à un dessin qui nous donne l’impression d’être raciste alors qu’il combat en réalité le racisme ».
Longtemps dans les cartons, l’idée d’une maison de dessins de presse, lancée en 2015 par François Hollande, alors président de la République, devrait enfin voir le jour en 2027. En 2020, Emmanuel Macron a pris à son tour cet engagement. Un projet qui selon Julien Sérignac nécessite « courage politique ». « Plus on avance, plus les étapes deviennent concrètes. Il y a maintenant un lieu qui est défini, il y a un projet autour de ce lieu. 2027 n’est pas si loin », il se réjouit. Un lieu où, pour lui, devraient être exposées les caricatures de Mahomet : « C’est essentiel, si on ne montre pas l’objet qui a conduit à cette attaque, on passe à côté du but de ce dessin.“
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