EXCLU RMC SPORT – Joint par RMC Sport, Noël Le Graët, ancien président de la Fédération française de football (FFF) qui a installé Didier Deschamps sur le banc de l’équipe de France en 2012, salue la décision de l’entraîneur d’arrêter en 2026 et son incroyable longévité.
C’est lui qui est allé retrouver Didier Deschamps pour le mettre sur le banc de l’équipe de France en 2012 après le départ de Laurent Blanc et un Euro terminé par des polémiques et une élimination en quarts de finale. Joint par RMC Sport, Noël Le Graët, ancien président de la Fédération française de football (FFF), réagit à l’annonce du départ du sélectionneur après la Coupe du monde 2026. Un contrat de quatre ans qu’il avait lui-même proposé à Deschamps après la défaite en finale du Mondial 2022 contre l’Argentine (3-3, 4 tab 2) et qui a indirectement provoqué sa chute.
Quelques jours plus tard, Le Graët – déjà dans l’œil du ministère des Sports pour des accusations de harcèlement sexuel – avait provoqué un violent tollé populaire et médiatique en tenant des propos jugés grossiers à l’égard de Zinédine Zidane. Acculé par cette sortie et les accusations, il a finalement démissionné de ses fonctions en février 2023. Depuis, il n’a pas perdu son affection pour Didier Deschamps.
Noël Le Graët, quelle est votre première réaction après l’annonce du départ de Didier Deschamps de l’équipe de France en 2026 ?
C’était en quelque sorte prévu. Je l’ai prolongé de quatre ans après le Qatar pour qu’il puisse disputer la quatrième Coupe du monde qu’il méritait. Il en a remporté un (en 2018) et a disputé une finale (2022). Cela semble être une sage décision. Est-ce le bon moment ou pas ? Je ne sais pas, mais c’était plus ou moins prévu.
En avez-vous discuté avec lui ?
Je n’ai rien entendu à ce sujet ces derniers jours.
Quels souvenirs gardez-vous de votre collaboration entre 2012 et 2023 ?
C’est la Coupe du monde bien sûr, c’est aussi la récupération avant d’aller au Brésil (pour la Coupe du monde 2014, NDLR). On a perdu 2-0 (à l’aller contre l’Ukraine) et il fallait gagner 3-0 au Stade de France, on l’a fait. Nous étions très complices à ce moment-là. Didier est un gagnant, quelqu’un qui travaille beaucoup. Il a eu de la chance aussi. Je suis allé le chercher à Marseille (en 2012) où il n’y était plus en état de grâce, ce qui était difficile. C’est un homme très travailleur, sérieux, rigoureux, très fidèle.
« Cela faisait longtemps que nous voulions travailler ensemble »
Imaginiez-vous qu’il resterait 14 ans à la tête des Bleus lorsque vous l’avez recruté ?
Non, nous ne pouvons pas prédire cela. Nous avions envie de travailler ensemble depuis longtemps, car ce n’était pas une période où la France dominait comme elle l’a fait ensuite. Aujourd’hui, nous sommes toujours deuxièmes au classement FIFA derrière l’Argentine. Nous sommes le premier pays européen. Cela montre donc que Didier a fait un sacré travail.
Imaginez-vous qu’il puisse prendre la tête de la Fédération ?
Je le voulais à un moment donné, mais c’est un gars très actif en ce moment. Plus tard peut-être, mais je pense qu’il préfère le terrain à la gestion fédérale. Mais je le voyais bien, je l’avais voulu à un moment donné, mais ce n’était pas du tout dans ses objectifs.
Selon vous, qui prendra la relève sur le banc ?
Je ne sais pas, franchement, cela dépend du comité exécutif. Il se passe tellement de choses en deux ans. Quels seront les joueurs titulaires ? Dans quelle forme seront les joueurs ? Quel sera le plan de jeu possible en fonction de la qualité des joueurs désormais au-dessus des autres ? Il est donc trop tôt pour en parler, c’est le Comex qui tranchera.
Zidane ? “Je ne sais pas s’il est vraiment intéressé.”
Les Français ne voient que Zidane…
Ce n’est pas nouveau, ce n’est pas un scoop.
Pensez-vous que cela pourrait être un bon choix ?
Je ne sais pas vraiment s’il est vraiment intéressé, je n’ai eu aucun contact avec lui. Mais c’est le travail de ceux qui sont en place.
Vous étiez président de la FFF lorsque la France était championne du monde en 2018. À la place de votre successeur Philippe Diallo, n’auriez-vous pas poussé Didier Deschamps à attendre 2026 ? Avec un nouveau titre de champion du monde en 2026, il aurait pu le prolonger encore une fois…
Non, je pense qu’il avait décidé depuis longtemps que c’était son dernier contrat, sa dernière Coupe du monde. Je l’ai raisonné, nous étions d’accord : faire une quatrième Coupe du monde était quand même mérité et logique. Mais ensuite, vous savez, rejouer des matches compétitifs au niveau européen, bien sûr, c’est sympa, mais je ne suis pas sûr que… Non, il a décidé d’arrêter après cette Coupe du monde.