Le premier ministre de l’Ontario a réagi à l’annonce de Justin Trudeau avec un seul slogan : les tarifs douaniers doivent être prioritaires avant tout. Les chefs de l’opposition ont loué le service de Justin Trudeau, mais ont renvoyé la responsabilité à Doug Ford pour les questions « qui relèvent de la compétence provinciale ». Vives réactions également de la part des députés fédéraux francophones.
«La démission de Justin Trudeau ne signifie pas qu’il ne sera plus premier ministre pour les deux prochains mois et il doit impérativement donner la priorité aux négociations sur la menace des tarifs douaniers américains», a immédiatement déclaré Doug Ford en conférence de presse, ce lundi.
Il a rappelé que dans deux semaines Donald Trump prêtera serment en tant que président des États-Unis et que le Premier ministre doit veiller à ce que les menaces de droits de douane de 25 % ne se matérialisent pas.
Plus tôt dans la journée, il a publié sur son compte X que « le gouvernement fédéral doit faire tout ce qui est humainement possible pour éviter ces tarifs douaniers, y compris en faire davantage pour sécuriser notre frontière et proposer un plan crédible pour investir davantage dans l’armée canadienne afin d’atteindre et de dépasser nos engagements ». engagements de dépenses envers l’OTAN. »
À trois reprises, Doug Ford a éludé la question de la date des élections provinciales anticipées et toute décision suite au retournement de situation à Ottawa.
Il a plutôt réaffirmé son intention de faire preuve de « stabilité et de force en cette période critique, et le gouvernement fédéral doit expliquer de toute urgence aux Canadiens comment il évitera les tarifs douaniers qui pourraient avoir des effets dévastateurs sur notre économie ».
Les chefs de l’opposition ontarienne rejettent la responsabilité sur Ford
« Il s’agit d’un moment crucial pour notre pays et notre province », a déclaré la chef du NPD, Marit Stiles. Le changement est arrivé à Ottawa et il est temps que le changement vienne également en Ontario (…) Nous avons besoin d’un leadership à tous les niveaux qui donnera la priorité aux besoins des travailleurs pour une fois. »
La chef libérale Bonnie Crombie a rendu hommage aux près de 17 années de service de Justin Trudeau au Canada en tant que député, chef de parti et premier ministre.
« Il a dirigé notre pays à travers une période difficile, marquée par une pandémie mondiale et un climat géopolitique conflictuel et difficile (…) Je resterai, comme toujours, concentré sur la mise en œuvre du changement dont l’Ontario a désespérément besoin. »
« La vie est plus difficile que jamais », a publié Mike Schreiner, le chef du Parti vert de l’Ontario. L’Ontario ne fait pas exception. Même si le premier ministre Ford pointe Trudeau du doigt, la réalité est que la plupart des problèmes auxquels les gens sont confrontés relèvent de la compétence des provinces. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’un gouvernement provincial qui travaille pour les Ontariens ordinaires, et non pour les grandes entreprises et les milliardaires. »
Les députés fédéraux saluent « un impact durable »
Comme Doug Ford, plusieurs députés libéraux fédéraux de l’Ontario ont réagi au départ de leur chef.
«Je remercie Justin Trudeau pour ses années de service au Canada et aux Canadiens. Je lui souhaite, ainsi qu’à sa famille, le meilleur », a écrit l’ancienne ministre des Finances et vice-première ministre Chrystia Freeland.
«Je tiens à remercier M. Trudeau et merci à sa famille. Je lui dois ma carrière», a réagi le député de l’Est de l’Ontario Francis Drouin en entrevue.
Parmi les réalisations du premier ministre qu’il souligne, l’adoption de la modernisation de la Loi sur les langues officielles, l’Allocation canadienne pour enfants mise en place en 2016 et le programme de garderies à 10 $.
« Il a été un bon premier ministre pendant neuf ans, mais il était clair que pour unifier notre caucus, nous avions besoin d’un changement au sein de la direction », a déclaré le représentant de Glengarry—Prescott—Russell.
Ce dernier estime que l’élection d’un nouveau chef peut se faire rapidement, rappelant que la course qui a mené Doug Ford à la tête du Parti progressiste-conservateur en 2019 a duré près de cinq semaines.
« Nous avons largement le temps de le faire dans un délai raisonnable (…). Je crois que nous serons en mesure de présenter une vision réaliste pour le pays», affirme celui qui appuierait le ministre acadien Dominic Leblanc si ce dernier se présentait.
Sa collègue d’Ottawa-Vanier, Mona Fortier, a félicité le premier ministre pour « son leadership remarquable et son dévouement au service des Canadiens ».
« Vous laissez un héritage qui aura un impact durable », a-t-elle écrit sur X.
«Sous son mandat, des collaborations fructueuses ont permis de réaliser des avancées significatives pour la francophonie ontarienne»
— Assemblée de la Francophonie de l’Ontario
Les organismes francophones ont également salué l’annonce du chef libéral, la Fédération des Communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), soulignant que son gouvernement « restera dans l’histoire comme celui qui a mené la modernisation la plus substantielle de la Loi sur les langues officielles. en une génération.
« Le bilan de Justin Trudeau en matière de francophonie et de langues officielles n’est bien sûr pas parfait, tout comme ceux de ses prédécesseurs ne l’étaient pas non plus. Toutefois, au cours de sa décennie à la tête du pays, de nombreux gestes qu’il a posés personnellement démontrent son engagement envers la dualité linguistique et le rayonnement de nos communautés», a indiqué sa présidente, Liane Roy, dans un communiqué.
L’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario (AFO) soutient que « sous son mandat, des collaborations fructueuses ont permis d’obtenir des avancées significatives pour la francophonie ontarienne ».