Les réactions au départ de Justin Trudeau se poursuivent dans la région de Québec. Si certains soulignent son héritage politique « tardif » ou « néfaste », d’autres saluent son dévouement et son héritage pour la région.
Le maire de Québec, Bruno Marchand, a d’abord reconnu le travail accompli par Justin Trudeau depuis son entrée à la Chambre des communes, d’abord comme député.
Il est important de souligner le dévouement qu’il faut pour être élu pendant plus de seize ans au Parlement canadien. Le temps nous permettra de reconnaître les progrès réalisés par le Canada au cours des neuf années où M. Trudeau a été premier ministre.
– Bruno Marchand (@brunomarchand.bsky.social) 6 janvier 2025 à 11h07
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Il est important de souligner le dévouement nécessaire pour être élu pendant seize ans au Parlement canadien
a écrit le maire sur le réseau social Ciel bleu. Le temps nous permettra de reconnaître les progrès réalisés par le Canada au cours des neuf années où M. Trudeau a été premier ministre.
Contrairement à de potentiels successeurs à la direction du Parti libéral comme Chrystia Freeland ou Mark Carney, qui ont misé sur la sobriété, le député de Québec, Jean-Yves Duclos, a mis en avant l’héritage de Justin Trudeau, notamment dans la région.
Au fil des années, le premier ministre Trudeau a été une force puissante pour les citoyens de ma propre région, le Québec. Il a contribué à obtenir le financement du tramway de Québec et, après des années de négociations, le gouvernement fédéral a acheté le pont de Québec, une infrastructure de transport vitale. Et en 2023, nous avons corrigé l’erreur historique du gouvernement précédent en intégrant le chantier Davie à la Stratégie nationale de construction navale.
Le premier ministre Trudeau laissera un héritage positif et durable aux Canadiens
conclut l’élu qui accompagne Trudeau depuis son arrivée au Parlement à Ottawa en 2015.
Jean-Yves Duclos lors de son assermentation à titre de ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, à l’été 2023. (Photo d’archive)
Photo : Reuters / BLAIR GABLE
Pour la région du Québec, M. Trudeau a été un allié de taille. Sans la volonté politique de Justin Trudeau, nous n’y serions pas arrivés
croit aussi son collègue et député de Louis-Hébert, Joël Lightbound.
Il y a beaucoup de bien
ajoute le député, qui a quand même eu son lot de désaccords avec le Premier ministre. J’ai toujours eu un grand respect pour lui et pour les sacrifices qu’il a consentis en tant que Premier ministre.
Neuf ans à « mal agir », selon le PCC
Pierre Paul-Hus, député de Charlesbourg—Haute-Saint-Charles et lieutenant du Québec pour le Parti conservateur du Canada (PCC), salue le départ du premier ministre. Il affirme toutefois que la situation ne change rien puisque les libéraux restent au pouvoir et évitent des élections précipitées.
Dans l’ensemble, le gouvernement Trudeau a mal agi pendant neuf ans en matière d’économie, d’immigration et de sécurité publique. Il annonce qu’il va partir dans trois mois, c’est la même chose.
Pierre Paul-Hus entend faire tomber le gouvernement au plus vite à la rentrée du Parlement, prévue fin mars.
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Le chef conservateur Pierre Poilievre, en compagnie des députés de la région, Pierre Paul-Hus et Gérard Deltell.
Photo: - / Alexane Drolet
Un héritage néfaste
selon le Bloc Québécois
À l’inverse, la députée de Beauport–Limoilou, Julie Vignola, parle plutôt d’un premier ministre qui s’est systématiquement immiscé dans les compétences provinciales.
Depuis 2015, nous voyons à l’œuvre un gouvernement extraordinairement centralisateur, dont l’ingérence est incessante. Un gouvernement dont la seule contribution à la lutte contre le réchauffement climatique a été l’achat d’un pipeline ; un gouvernement qui n’a cessé de s’opposer aux choix du Québec par son rejet de la laïcité et son déni du déclin de la langue française ; un gouvernement dont la nonchalance en matière de gestion des frontières et ses politiques migratoires irresponsables ont eu de graves conséquences sur notre capacité d’accueil.
Désormais, celui qui succédera à Justin Trudeau devra déclencher des élections dès son entrée en fonction afin que le parti libéral soit exposé au jugement des électeurs.
dit Mme Vignola.
Un héritage tardif selon un expert
En neuf ans à la tête du pays, le premier ministre est intervenu à plusieurs reprises dans des dossiers liés au Québec.
Son héritage dans la région est arrivé très tard, selon Éric Montigny, professeur de sciences politiques à l’Université Laval.
On peut penser notamment au financement du tramway québécois, encore incertain. Il y a des financements promis depuis des années, mais ce que l’on voit dans les derniers instants, ce sont des débats pour obtenir les sommes promises pour le tramway. Ce n’est pas une question qui a été complètement résolue du côté fédéral.
note l’expert.
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Le premier ministre Justin Trudeau lors d’une conférence de presse à Québec sur le projet de tramway avec l’ancien maire de Québec, Régis Labeaume. (photo d’archives)
Photo : - / Sylvain Roy Roussel
L’achat du pont de Québec par Ottawa et l’ajout du chantier naval Davie, à Lévis, à la stratégie navale canadienne sont également survenus récemment.
Il était tard. Nous devons commencer à voir certaines réalisations se produire au tournant de 2023-2024.
notes Éric Montigny.
En 2021, le gouvernement de Justin Trudeau a également annoncé la création d’une journée nationale de lutte contre l’islamophobie, le 29 janvier, jour anniversaire de l’attentat commis à la Grande Mosquée de Québec en 2017.
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La classe politique était présente au sixième anniversaire de l’attentat perpétré à la Grande Mosquée de Québec.
Photo: - / Philippe L’Heureux
Et un patrimoine économique structurant
avec Davie
L’actuel président-directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie du Québec (CCIQ) a tenu à souligner l’implication de Justin Trudeau dans l’ajout du chantier Davie à la stratégie navale canadienne. Cette décision devrait permettre à la région de mettre la main sur des investissements de 8 milliards de dollars sur 20 ans, selon Frédérik Boisvert.
C’est vraiment un héritage très structurant au niveau économique.
Ce n’était pas un dossier facile car on parlait déjà d’ajouter un acteur avec deux autres projets majeurs qui fonctionnaient déjà [dans cette stratégie]. C’est normal que ça prenne du temps. Je pense que le monde des affaires peut être reconnaissant
ajoute-t-il.