En vertu de l’article 2 de la Constitution américaine, Donald Trump pourrait « gracier » les 250 émeutiers encore emprisonnés après les événements du 6 janvier 2021.
“J’agirai très vite (…) dès le premier jour.” Lors d’un entretien avec NBC News le dimanche 8 décembre 2024, le président élu Donald Trump, qui sera officiellement investi lundi 20 janvier, a laissé entendre qu’il pourrait gracier plusieurs de ses partisans qui avaient participé à l’assaut du Capitole le 8 décembre 2024. 6 janvier 2021.
“Nous examinerons des cas individuels”, a-t-il ajouté lors du même entretien.
“Il y a de l’espoir”
Quatre ans jour pour jour après ces événements qui ont secoué les Etats-Unis, au cours desquels 1.500 personnes ont été arrêtées alors qu’elles tentaient d’entrer de force au Congrès américain, 250 personnes, sur les 645 condamnées à des peines allant jusqu’à 22 ans de prison, sont toujours derrière les barreaux.
Rencontré par BFMTV, Scott Fairlame, un ancien boxeur lui-même condamné à 28 mois et 17 jours de prison pour être entré dans le Capitole et avoir frappé un policier, serait concerné par cette grâce présidentielle.
Pour son cas, cela serait symbolique, sa peine ayant été purgée, et l’inscription au casier judiciaire ineffaçable en droit américain. Toutefois, l’ancien détenu pense notamment aux autres supporters, toujours incarcérés.
« Si c’est mon cas, merci. Je m’inquiète davantage pour ceux qui sont derrière les barreaux en ce moment. Je suis heureux pour eux parce que l’espoir est une très belle chose, il y a l’espoir que la grâce leur soit accordée », a-t-il déclaré.
Et Scott Fairlame indique les conséquences qu’a eu sa détention sur sa vie : « J’ai plaidé coupable uniquement parce que je savais que je n’aurais pas droit à un procès équitable. J’ai perdu mon travail, j’ai perdu ma maison, je me suis retrouvé sans rien », dit-il.
Les Américains s’y opposent
Aux États-Unis, la grâce présidentielle est un droit conféré par l’article 2 de la Constitution. Depuis un arrêt de la Cour suprême de 1997 qui encadre ce droit, le président américain peut « commuer les peines, accorder une amnistie ou gracier des individus ou des organisations inculpés ou condamnés, mais uniquement dans le contexte pénal fédéral ».
Si Donald Trump choisit effectivement de gracier certains, voire la totalité, de ses partisans, cette décision risque de grandement diviser les Américains. Selon un récent sondage, 60 % d’entre eux se disaient opposés à cette grâce.
Il ne serait cependant pas le premier dirigeant américain à user de ce droit contre l’avis d’une partie de son pays. Début décembre, Joe Biden a gracié son fils Hunter, reconnu coupable dans des affaires de fraude fiscale et de détention illégale d’arme à feu.
Cette grâce controversée, deux mois avant la libération de son poste à la Maison Blanche, avait également provoqué l’ire de Donald Trump. « La grâce accordée par Joe à Hunter inclut-elle les otages du J-6 (les émeutiers du Capitole, ndlr), qui sont désormais emprisonnés depuis des années ? Quels abus et quel déni de justice», avait-il justement écrit sur son réseau social Vérité.