Le week-end n’a pas été bon pour l’establishment politique autrichien. Après des mois d’efforts infructueux, les négociations de coalition entre le Parti populaire de centre-droit (ÖVP) et les sociaux-démocrates de centre-gauche (SPÖ) ont finalement échoué. Une telle humiliation a conduit le chancelier autrichien et leader de l’ÖVP, Karl Nehammer, à annoncer sa démission de ses deux fonctions. Plus frappante encore est la nouvelle selon laquelle le président autrichien Alexander Van der Bellen a donné son feu vert au chef du Parti de la liberté (FPÖ), Herbert Kickl, pour tenter de former la nouvelle coalition au pouvoir.
Cela confirme ce que beaucoup savaient depuis un certain temps : les partis traditionnels ont échoué dans leur tentative d’exclure la droite populiste du pouvoir. Qu’ils aient si mal géré les choses est surprenant, car pendant de nombreuses décennies, la politique autrichienne a été un duopole clientéliste entre l’ÖVP et le SPÖ. Les deux partis sont versés dans l’art du partage des dépouilles du pouvoir.
Cependant, cela contribue à expliquer pourquoi l’Autriche est devenue l’un des premiers pays européens à ressentir l’impact du populisme contemporain. En 1986, le charismatique Jörg Haider devient chef du parti marginal autrichien de la liberté (FPÖ), le déplaçant nettement vers la droite sur un programme anti-immigration.