Le président autrichien a demandé lundi au leader d’extrême droite Herbert Kickl de trouver une majorité pour gouverner, une première dans l’histoire du pays alpin, après l’échec des négociations entre conservateurs, sociaux-démocrates et libéraux.
Face à “la nouvelle situation (…), j’ai chargé” Herbert Kickl, dont le parti est arrivé premier aux élections législatives fin septembre avec près de 29% des voix, de mener les débats, a déclaré le chef de l’Etat écologiste Alexander Van. der Bellen, ajoutant qu’il n’avait « pas été facile de prendre » une telle décision.
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Incertitude politique
Le pays alpin, membre de l’UE, est plongé dans l’incertitude politique depuis samedi. Le chancelier conservateur Karl Nehammer a mis fin aux négociations visant à former un gouvernement centriste excluant l’extrême droite, arrivée en tête aux élections législatives de fin septembre.
Les conservateurs autrichiens se sont déclarés dimanche prêts à entamer des négociations avec l’extrême droite pour former un nouveau gouvernement, une volte-face politique après l’échec des négociations de coalition avec les libéraux et les sociaux-démocrates.
L’extrême droite à 35% dans les sondages
Dans la foulée, M. Nehammer a annoncé qu’il démissionnerait « dans les prochains jours » de son poste de chancelier et de la présidence du Parti populaire autrichien (ÖVP, conservateurs), promettant « une transition ordonnée ». Il occupe les deux postes depuis fin 2021.
Le président autrichien avait initialement demandé aux conservateurs de former un gouvernement stable qui respecte les « fondements de notre démocratie libérale ». Par le passé, il a émis à plusieurs reprises des réserves à l’égard d’Herbert Kickl, dont le parti est donné 35% dans les derniers sondages.
Le chercheur en sciences politiques Thomas Hofer a déclaré qu’une coalition dirigée par l’extrême droite avec les conservateurs comme partenaire minoritaire était devenue « hautement probable ». Selon lui, l’ÖVP « ne peut pas se permettre » des élections anticipées.
« Un rempart contre les radicaux »
En annonçant sa démission, le chancelier Nehammer a déclaré vouloir être « une force politique centrale pour construire un rempart contre les radicaux ».
Le chancelier s’était précédemment déclaré ouvert à des discussions avec le FPÖ, mais il a toujours exclu de travailler avec son leader Herbert Kickl.
L’ÖVP a participé aux différents gouvernements du pays de 9 millions d’habitants depuis 1987. Il a déjà gouverné à deux reprises avec le FPÖ, partenaire minoritaire, en 2000 et en 2017.
