Près de huit mois après l’incendie de la synagogue de Rouen, l’espoir d’une réouverture en mai prochain s’éloigne. Les travaux sont plus importants que prévu et leur coût a été revu à la hausse pour atteindre un million d’euros.
Un million d’euros. C’est le nouveau montant pour les travaux de l’incendie criminel de la synogogue de Rouen communiqué ce lundi 6 janvier par l’association de la communauté juive locale de Paris-Normandie.
« Un rendez-vous est prévu lundi 20 janvier. Nous avons embauché un expert assuré car la proposition d’assurance ne nous convenait pas. A ce jour, nous sommes à une estimation du préjudice à un million d’euros”, a expliqué Natacha Ben Haim, la présidente de cette association.
Le lieu de culte, incendié après le lancement d’un cocktail molotov le 17 mai, a dû être longuement décontaminé mais l’odeur de brûlé n’a pas disparu. Le plâtre du haut plafond de la salle de prière s’est partiellement décollé et des fissures sont apparues au cœur de la synagogue, ont constaté nos confrères.
Le responsable de l’association a également expliqué que l’auteur présumé de l’incendie avait descellé un vitrail à l’aide d’un pied de biche.
Réouverture en mai impensable
Sur la base de premiers devis de travaux, l’association espérait dans un premier temps pouvoir à nouveau ouvrir ses portes aux fidèles en 2025, un an après la catastrophe. En fin de compte, la nature des dégâts et l’ampleur des réparations l’ont laissée dans le flou.
« Nous avions l’espoir de rouvrir en mai 2025, un an après l’attentat. Aujourd’hui, on sait que ce sera impossible, compte tenu de l’ampleur du projet », poursuit Natacha Ben Haim, de Paris-Normandie.
La vie religieuse n’est cependant pas interrompue puisque l’association dispense des cours d’hébreu et organise le culte dans un autre lieu. Sa localisation est tenue secrète pour des raisons de sécurité. La synagogue est également toujours sous surveillance policière.
Une cagnotte pour la mise à niveau
Parallèlement aux réparations, une mise à niveau estimée à 100 000 euros doit être réalisée. Une cagnotte a été lancée via la plateforme Allodons et a permis de récolter près de 83 000 euros.
Pour Chmouel Lubecki, rabbin de la communauté juive de Rouen, cet incendie criminel était « une bénédiction déguisée ».
« La synagogue sera plus belle, plus moderne pour accueillir encore plus de personnes. Si Dieu nous a envoyé une épreuve, c’est parce que nous avons la force de la surmonter. Nous allons transformer cette attaque en quelque chose de doux et de bénéfique”, a-t-il confié au journal.
