04.01.2025, 16h25
Plus de 30 personnes ont été tuées le 4 janvier par des frappes israéliennes, selon les services d’urgence de Gaza, au lendemain de l’annonce par le Hamas de la reprise des négociations pour une trêve dans le territoire palestinien dévasté par près de 15 mois de guerre.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé mercredi d’intensifier encore les frappes sur Gaza si le mouvement islamiste palestinien continuait à tirer des roquettes sur son pays.
136 décès en 48 heures
Depuis, des projectiles sont tirés presque quotidiennement depuis le territoire palestinien, et Israël poursuit ses raids tandis que le Hamas a annoncé vendredi la reprise des négociations sur une trêve à Doha. Le ministère de la Santé du gouvernement Hamas à Gaza a fait état de 136 décès au cours des dernières 48 heures. Des chiffres jugés fiables par l’ONU, nettement supérieurs à ceux communiqués ces dernières semaines.
Les services d’urgence de Gaza ont annoncé qu’au moins 31 personnes avaient été tuées samedi lors de plusieurs frappes israéliennes sur la bande côtière. L’un d’eux, selon la même source, a entièrement détruit la maison de la famille al-Ghoul à Gaza ville au petit matin, tuant 11 personnes, dont sept enfants et une femme. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
« Tout a tremblé »
« Une grosse explosion nous a réveillés, tout a tremblé. J’ai été surpris de voir que c’était la maison de nos voisins, la famille al-Ghoul. Elle était habitée par des enfants et des femmes. Il n’y avait personne qui était recherché ou qui représentait un danger », témoigne Ahmed Moussa. Des images de l’AFP dans le quartier de Choujaiya montrent des habitants fouillant parmi les décombres encore fumants et les corps alignés au sol, enveloppés dans des draps blancs.
La Défense civile de Gaza a également indiqué que cinq agents de sécurité, chargés d’escorter les convois humanitaires, ont été tués par une frappe israélienne alors qu’ils circulaient à Khan Younes, au sud du territoire palestinien. Son porte-parole, Mahmoud Bassal, a accusé l’armée israélienne de les avoir « délibérément pris pour cible » afin « d’affecter la chaîne humanitaire et d’augmenter les souffrances » de la population de la bande de Gaza, plongée dans une très grave crise humanitaire. . Les services d’urgence locaux ont également fait état de la mort de dix autres personnes lors de frappes sur l’ensemble du territoire, tant au nord, qu’au centre et au sud.
Négociations à Doha
C’est dans ce contexte que les négociations indirectes entre le Hamas et Israël ont repris vendredi à Doha. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a autorisé jeudi les négociateurs de son pays à poursuivre les discussions au Qatar en vue d’un accord pour la libération des otages détenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Le mouvement palestinien a annoncé vendredi que ce nouveau Cette série d’échanges porterait notamment sur une « cessation complète des hostilités » et le retrait des troupes israéliennes de Gaza. Israël n’a pas immédiatement commenté l’annonce du Hamas concernant la reprise des négociations.
Malgré d’intenses efforts diplomatiques menés sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, aucune trêve n’a été conclue depuis celle d’une semaine fin novembre 2023. Les discussions, déjà organisées à Doha, avaient ravivé en décembre les espoirs d’un cessez-le-feu, associée à une libération d’otages, mais le Hamas et Israël s’accusaient mutuellement de les avoir empêchés.