“Oui, l’ACA est dans une situation financière préoccupante”, déplore Alain Orsoni

“Oui, l’ACA est dans une situation financière préoccupante”, déplore Alain Orsoni
“Oui, l’ACA est dans une situation financière préoccupante”, déplore Alain Orsoni

Quel avenir pour l’AC Ajaccio ? Le club traverse actuellement une crise financière et sportive. Alain Orsoni, président de la Holding Ajaccio Imperial Corse Investissement, répond aux questions de 3 Corse ViaStella.

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Un avenir incertain pour l’AC Ajaccio. Le club, qui s’est séparé samedi de son entraîneur Mathieu Chabert, a annoncé ce dimanche 5 janvier la nomination de Jean-Noël Fattaccioli, l’un des principaux actionnaires, à la présidence.

Des soucis financiers et sportifs qui devraient être évoqués demain après-midi lors d’une réunion publique demandée par les supporters rouges et blancs. Pour clarifier la situation, Alain Orsoni, président de la Holding Ajaccio Imperial Corse Investissement, répond aux questions de France 3 Corse.




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Sébastien Masala, membre des Ours Rebelles


©France Télévisions

La situation de l’AC Ajaccio est préoccupante, « critique » selon un communiqué du club, sur le plan financier. Peut-on parler d’un danger sans précédent ou faut-il nuancer selon vous cette position ?

Je crois que le communiqué était clair et explicite à ce sujet. Oui, nous avons une situation financière préoccupante sinon la DNCG (direction nationale du contrôle de gestion) ne nous aurait pas déclassé par mesure de précaution.

Oui, nous avions un contrat de vente signé en bonne et due forme, un protocole d’accord au moins, qui prenait effet au 31 juillet, les acheteurs nous ont demandé de le reporter au 31 décembre, nous n’avions aucune raison de penser que cela n’arriverait pas puisque M. Fattaccioli, qui suivait le dossier, a lui-même rapporté trois millions d’euros au club en juillet. Trois millions d’euros perdus, on ne pourra pas les récupérer si on ne vend pas.

M. Fattaccioli était de bonne foi, mais les acheteurs se sont retirés au dernier moment. Cela nous met bien sûr dans une situation inquiétante. Pourquoi la situation financière de l’ACA est compliquée, premier point, ça a toujours été compliqué, mais lors de la dernière saison de ligue 1, nous avons été contactés par un groupe qui voulait nous acheter un sponsor et qui s’est même dit intéressé par le reprise du club.

Tout d’abord, ils ont signé un contrat de sponsoring d’une valeur de cinq millions d’euros. Nous avons aussi assumé notre part, car il y a toujours des contreparties, elles nous ont coûté quelques centaines de milliers d’euros et par la suite, malgré nos rappels répétés, elles n’ont jamais payé et ont disparu.

Nous avons porté plainte au tribunal, nous avons gagné. Conformément à la réglementation européenne, nous nous sommes adressés à un tribunal portugais où nous avons également gagné, sauf que nous ne retrouvons plus les personnes qui étaient censées honorer cette dette.

C’est une situation difficile car quand on budgétise cinq millions d’euros et qu’ils disparaissent, on se retrouve avec un trou de cinq millions d’euros. Et même un peu plus, c’est-à-dire les 250 000 ou 300 000 euros que nous avons dépensés pour honorer notre contrat. C’était il y a trois ans, mais malheureusement, le temps n’efface pas les dettes et elles se sont accumulées.

Cette année, nous avons reçu une lettre indiquant que nous devions présenter notre budget sur la base des droits de l’année dernière, ce que nous avons fait. Celle-ci a donc été approuvée en première instance par la DNCG. Sauf que trois semaines plus tard, on nous annonçait qu’il y avait deux millions d’euros de moins en droits TV. Cinq plus deux égale sept. C’est la fin de l’histoire.

Nous avons encore des pistes aujourd’hui, mais pour le moment, la situation est ce qu’elle est : critique.

Les acheteurs ont également dû racheter la dette. Avons-nous un chiffre à ce sujet ? Certains parlent de quatre ou cinq millions d’euros.

Je viens de le donner. La dette s’élève à sept millions d’euros. Les sept millions d’euros qui manquaient. Je n’ai pas les détails sous les yeux, mais il y a une partie de la dette pour laquelle il y a un moratoire qui est remboursable en deux ans et le reste correspond très exactement, voire un peu moins, aux sept millions d’euros pour dont je viens de vous donner les explications. Il n’y en a plus, mais c’est suffisant. C’est une petite dette, mais pour nous, elle est énorme.

Dans quelle mesure cette situation est-elle critique ? Peut-on parvenir à un arrêt des paiements des joueurs, du staff et de l’encadrement avant la fin de la saison, ce qui était une crainte de la DNCG ?

Ce n’est pas encore à l’ordre du jour. Mais il est certain que nous recherchons des solutions rapides car nous rencontrons des difficultés incontestables.

Aujourd’hui, la situation du football français est absolument intenable. Nous ne sommes pas seuls en course, d’autres suivront. Cela ne me console pas, mais c’est une situation factuelle qui ne peut être ignorée.

D’où peuvent venir ces solutions ? Peuvent-ils être au niveau local ?

Celui que nous avions au niveau local s’est retiré, donc pour le moment, nous n’en avons pas. Mais nous avons trois groupes qui pourraient être intéressés.

Mais je voudrais clarifier un point important. Ce n’est pas une question financière. Il n’y a aucune recherche de profit et les actionnaires sont même prêts à abandonner et à perdre leur investissement pour sauver le club.

Ensuite, c’est vrai que la Corse n’inspire pas une grande confiance aux investisseurs et que dans le contexte de la situation actuelle du football, ce n’est pas vraiment motivant. C’est ce qui rend les choses encore plus compliquées.

Et à cela s’ajoutent tout un tas de conséquences induites. Je vais donner un exemple, ce n’est pas nouveau et cela nous arrive presque chaque année. L’ACA, grâce à son centre de formation, parvient à produire de très bons joueurs. Quand on a un très bon joueur, dont la valeur est estimée à trois millions d’euros, comme les clubs intéressés savent qu’on a toujours le couteau sous la gorge, au lieu d’obtenir trois millions d’euros de sa part, on en obtient un ou deux millions. C’est un cercle vicieux.

D’ailleurs, en termes d’aides, nous sommes les derniers, des derniers, de tous les clubs professionnels. En termes de fréquentation du public, ce n’est pas ça qui va nous sauver. Il faut donc trouver des investisseurs et c’est ce que nous faisons.

Etes-vous néanmoins optimiste quant à la vente, pensez-vous pouvoir bien vendre l’ACA ?

Ce n’est pas une question financière, il faut juste trouver des personnes qui assureront la pérennité du club. Le reste, on s’en fiche. Je suis optimiste de nature, mais je ne vous cacherai pas que la situation reste préoccupante.

 
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