Israël a confirmé samedi la reprise des négociations indirectes avec le Hamas au Qatar en vue de la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, où les frappes israéliennes ont fait plus de 30 morts selon les services d’urgence locaux.
La branche armée du Hamas, comme elle l’avait déjà fait à plusieurs reprises, a publié une vidéo d’une des personnes kidnappées lors de l’attaque inédite du mouvement palestinien en Israël le 7 octobre 2023 : Liri Albag, une Israélienne de 19 ans.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a informé ses parents « des efforts en cours pour libérer les otages, y compris la délégation israélienne partie hier (vendredi) pour des pourparlers au Qatar ».
Si Israël met l’accent sur la libération des otages, le Hamas, qui a fait état vendredi de la reprise des discussions, met l’accent sur l’objectif de parvenir à une trêve à Gaza.
Le groupe islamiste avait indiqué que les discussions porteraient notamment sur une « cessation complète des hostilités » et le retrait des troupes israéliennes du territoire palestinien assiégé et dévasté par près de 15 mois de guerre.
Rassemblements en Israël
Israël n’a pas donné de détails sur ce nouveau cycle de pourparlers alors que des rassemblements étaient organisés samedi dans plusieurs villes du pays pour faire pression sur le gouvernement afin d’obtenir la libération des otages au plus vite.
“Nous avons demandé au Premier ministre et au ministre de la Défense que l’équipe de négociateurs ne revienne pas (du Qatar) sans un accord”, ont déclaré les parents de Liri Albag.
©AFP Une manifestation pour exiger la libération des otages détenus à Gaza, le 4 janvier 2025 à Tel Aviv |
Malgré d’intenses efforts diplomatiques menés sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, aucune trêve n’a été conclue depuis celle d’une semaine fin novembre 2023, qui a vu la libération d’une centaine d’otages.
Des négociations avaient déjà eu lieu à Doha en décembre, mais le Hamas et Israël s’accusaient alors mutuellement de les avoir stoppées.
Parmi les principaux points de friction jusqu’à présent figurent le caractère permanent ou non d’un cessez-le-feu et la gouvernance de Gaza après la guerre, Israël s’opposant catégoriquement au Hamas qui puisse à nouveau diriger le territoire.
©AFP Les décombres encore fumants de la maison de la famille al-Ghoula, le 4 janvier 2025 dans la ville de Gaza |
Sur le terrain, les services d’urgence de Gaza ont fait état samedi d’au moins 31 morts et de nombreux blessés lors de plusieurs frappes israéliennes sur la bande côtière.
L’un d’eux, selon la même source, a entièrement détruit la maison de la famille al-Ghoula dans la ville de Gaza au petit matin, tuant 11 personnes, dont sept enfants.
« Une grosse explosion nous a réveillés, tout a tremblé. J’ai été surpris de voir que c’était la maison de nos voisins, la famille al-Ghoula. Il n’y avait personne qui était recherché ou qui représentait un danger”, témoigne Ahmed Moussa.
« Activités terroristes »
Des images de l’AFP dans le quartier de Choujaiya montrent des habitants fouillant parmi des décombres encore fumants et des corps alignés au sol, enveloppés dans des draps blancs.
©AFP Une jeune Palestinienne pleure la mort de ses proches à l’hôpital baptiste de Gaza, le 4 janvier 2025. |
La Défense civile de Gaza a déclaré que cinq agents de sécurité, chargés d’escorter les convois humanitaires, ont également été tués par une frappe israélienne alors qu’ils circulaient à Khan Younes, dans le sud de l’enclave.
“Toutes les personnes visées par cette frappe étaient impliquées dans des activités terroristes”, a réagi l’armée israélienne. Elle a affirmé avoir tiré « à distance sur des convois humanitaires », mais n’a pas commenté la frappe contre la maison de la famille al-Ghoula.
Les sauveteurs locaux ont signalé la mort de 15 autres personnes au cours de la journée lors de frappes à travers le pays, dans le nord, le centre et le sud.
Loin de Gaza, aux États-Unis, l’administration de Joe Biden a annoncé une vente d’armes à Israël estimée à 8 milliards de dollars.
©AFP Une femme marche dans le quartier dévasté de Choujaiya, dans la ville de Gaza, le 4 janvier 2025. |
La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1.208 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées. Parmi eux, 96 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée
Au moins 45.717 personnes, principalement des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, selon le dernier bilan samedi du ministère de la Santé du Hamas.