P.Près d’un mois après la chute du régime de Bachar al-Assad, le nouveau dirigeant syrien, Ahmed al-Chareh, anciennement connu sous le nom d’Abou Mohammed al-Joulani, a reçu ce vendredi à Damas les Français et les Allemands.
Vêtu d’un costume-cravate – qui contraste avec la tenue de combat kaki qu’il portait jusqu’alors – le chef du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTC) a créé la surprise en serrant la main de Jean-Noël Barrot, mais pas celle de son homologue allemand. Visiblement informée au préalable de ce protocole, Annalena Baerbock s’est contentée de saluer de loin le leader islamiste, évitant ainsi tout contact physique. La poignée de main est en effet un geste diplomatique symbolique, puisqu’elle est très souvent photographiée, mais pas obligatoire.
« Aux côtés du peuple syrien »
Les deux diplomates, qui sont les premiers ministres des États membres de l’UE à se rendre en Syrie depuis que les rebelles ont pris le contrôle de Damas, ont appelé à forger de nouvelles relations avec le pays et ont exigé une transition pacifique du pouvoir.
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Annalena Baerbock a déclaré qu’elle se rendait en Syrie avec une « main tendue » (ironiquement) et des « attentes claires » envers les nouveaux dirigeants qui, selon elle, seront jugés sur leurs actions. “Nous savons d’où vient HTC sur le plan idéologique, ce qu’il a fait dans le passé”, a-t-elle déclaré. “Mais nous entendons et voyons aussi une volonté de modération et de compréhension avec d’autres acteurs importants”, a-t-elle ajouté, citant des discussions avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) kurdes, alliées des États-Unis.
Plus tôt dans la journée, Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock se sont rendus à la prison de Sednaya, tristement surnommée « l’abattoir humain » des Assad. Le chef de la diplomatie française a également fait un détour par l’ambassade de France à Damas, fermée depuis 2012. Aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité.»