Un nombre croissant de personnes en situation d’itinérance se réfugient aux urgences de Montréal pour se protéger du froid glacial, selon les autorités sanitaires de la métropole.
Joe Bongiorno
La Presse Canadienne
Pierre Hajek, qui n’a pas d’adresse fixe, raconte s’être rendu à l’urgence du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) cinq ou six fois cet hiver pour se réchauffer pendant la nuit. Il a souligné qu’il avait eu un endroit stable pour dormir l’hiver dernier.
« Disons qu’il n’y a pas de place ici et que vous en avez marre. Tu as froid […] alors vous y allez, vous faites la queue comme si vous aviez quelque chose à voir avec le médecin », a-t-il déclaré vendredi au sein de la Old Brewery Mission, une organisation qui vient en aide aux sans-abri de la ville.
Après un réveillon du Nouvel An plus chaud que la normale, les températures dans la région de Montréal devraient descendre jusqu’à -16°C au cours du week-end.
M. Hajek a expliqué s’être rendu aux urgences du CHUM, à quelques pâtés de maisons de la Mission Old Brewery, pour avoir la chance de se réchauffer plutôt que de consulter un médecin pour un problème de santé. « Ils ne savent pas que je suis là pour me réchauffer, alors ils me traitent comme un patient », a-t-il déclaré.
Le CHUM constate une augmentation de cas comme celui de M. Hajek. « Comme plusieurs hôpitaux, le CHUM, et plus particulièrement son personnel d’urgence, est confronté à une augmentation du nombre de personnes sans abri lors des périodes de grand froid », a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué.
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud de Montréal constate la même tendance. Il a indiqué par courriel que l’hôpital Notre-Dame « comme les autres hôpitaux de la région de Montréal […] fait face à une augmentation du nombre de sans-abri dans ses services d’urgence, notamment en période de grand froid.
En réponse à l’augmentation du nombre de sans-abri dans les salles d’urgence de la ville, le Centre universitaire de santé McGill et le CHUM ont tous deux indiqué avoir déployé davantage de travailleurs sociaux et de personnel de sécurité pour aider les sans-abri et les orienter vers les services dont ils ont besoin.
Marie-Pier Therrien, directrice des communications de la Mission Old Brewery, a indiqué que son refuge a constaté une «augmentation importante au cours des derniers mois» des appels du CHUM cette année concernant des personnes itinérantes à l’urgence, principalement la nuit après la fermeture du métro. stations de chauffage et remplissage des stations de chauffage.
« Ce que j’ai entendu de la part de nos équipes, c’est surtout que lorsque la station de métro ferme, quand toutes les autres options sont pleines, c’est là que les urgences vont se multiplier, mais il y a probablement aussi une petite partie de personnes qui les utilisent à tout moment. du jour», a-t-elle expliqué, ajoutant qu’ils pourraient entendre davantage parler du CHUM que les années précédentes en raison des réseaux sociaux nouvellement déployés par les travailleurs.
Les refuges et centres de chaleur de Montréal sont à pleine capacité, la mission refusant en moyenne 50 personnes chaque nuit cet hiver, laissant de nombreux sans-abri sans endroit où aller pour rester au chaud.
Mais, en fin de compte, fournir à quelqu’un un toit temporaire ou un endroit pour se réchauffer pendant quelques heures ne résoudra pas le problème, a-t-elle déclaré.
“Ce qu’ils veulent, c’est un logement”, a déclaré M.moi Thérrien. C’est notre souhait pour 2025. Nous devons avoir des trajectoires claires pour les personnes qui vivent dans l’espace public, afin de les aider à accéder à un logement sans passer par le système traditionnel d’hébergement d’urgence. »