Le militant égyptien Abdel-Rahman Qardaoui a été maintenu en détention jeudi après-midi par l’avocate générale près la Cour de cassation, Myrna Kallas, sur la base d’une demande du parquet des Émirats arabes unis (EAU). .
Alors qu’il revenait de Syrie le 28 décembre, M. Qardaoui a été arrêté au poste frontière de Masnaa par la Sûreté générale (SG) sur la base d’un mandat d’arrêt émis, non pas par les Émirats arabes unis, mais par le Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, à la suite d’une enquête. jugement de condamnation rendu en 2017 par la justice égyptienne, notamment pour « incitation à la violence et diffusion de fausses informations ». Le militant est un critique du pouvoir égyptien qui a renversé, en 2013, l’ancien président Mohammad Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans. Il est le fils de Cheikh Youssef Qardaoui, chef spirituel des Frères musulmans, que la justice égyptienne avait également condamné par contumace, et décédé au Qatar en 2022.
Le procureur libanais demande l’arrestation du dissident égyptien Qaradaoui après interrogatoire
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Mais c’est sur la base d’une demande d’extradition formulée lundi par les Emirats Arabes Unis contre M. Qardaoui pour ses positions hostiles à cet Etat et sa prétendue incitation à troubler l’ordre public, que le juge Kallas a ordonné son maintien en détention. Le magistrat ne s’est pas encore penché sur les crimes accusés par l’Egypte, le Caire n’ayant formulé que jeudi une demande d’extradition. Le dossier égyptien devrait être étudié vendredi, selon une source proche du dossier interrogée par L’Orient-Le Jour.
Rejoint par L’HUILEL’avocat de M. Qardaoui, Mohammad Sablouh, affirme qu’il n’existe pas de convention d’extradition entre les Émirats arabes unis et le Liban. Une source judiciaire informée du dossier affirme que les autorités émiraties ont néanmoins invoqué le principe de réciprocité pour justifier leur demande d’extradition. Un principe qui, à défaut d’accord formel, permettrait aux deux Etats de se remettre mutuellement des accusés, explique cette source.
De son côté, Me Sablouh affirme qu’en tout état de cause, l’extradition ne devrait pas avoir lieu, d’autant que son client n’est pas un ressortissant émirati, et que les crimes pour lesquels il est poursuivi « ne sont pas punissables au Liban, qui consacre la liberté ». d’expression. »
« Les sionistes arabes »
Le militant s’est rendu en Syrie après avoir atterri à Beyrouth, en provenance de Turquie, dont il est également citoyen. Il n’était pas inquiet lorsqu’il traversa la frontière en direction de Damas. Mais lors de son séjour dans la capitale syrienne, il a diffusé, sur l’esplanade de la mosquée des Omeyyades, une vidéo dans laquelle il célébrait « la victoire de la révolution syrienne contre le tyran Bachar al-Assad », tout en prônant « les prochaines victoires en Egypte, Tunisie et Libye. “Nous demandons à Dieu de permettre au peuple syrien et au nouveau commandement de faire face à tous les défis monstrueux posés par les conspirateurs, en particulier les régimes arabes sionistes”, a-t-il proclamé dans sa vidéo, désignant “les Émirats arabes unis (EAU), l’Arabie saoudite”. Arabie et Egypte.
Selon nos informations, Abdel Rahman Qardaoui a indiqué, lors de son interrogatoire, qu’en raison des attaques qui l’avaient visé sur les réseaux sociaux, il avait immédiatement supprimé sa vidéo, avant de rentrer au Liban.
Si Me Sablouh confirme l’existence d’accords d’extradition entre le Liban et l’Egypte, il affirme néanmoins qu’ils ne s’appliquent pas lorsqu’il s’agit de crimes à caractère politique, ou lorsque les auteurs de ces crimes risquent d’être torturés dans le pays demandeur. Il précise qu’en tout état de cause, les crimes imputés à M. Qardaoui remontent à 2017 et sont désormais prescrits en vertu du délai de prescription de cinq ans.
L’opposant égyptien sera-t-il extradé ? Si oui, vers lequel des deux pays demandeurs ? Une question d’autant plus complexe qu’elle combine des considérations politiques et juridiques, qui pourraient avoir un impact sur les relations du Liban avec l’Egypte et les Émirats arabes unis. Interrogé par L’HUILE, un magistrat affirme également que ce n’est pas la justice libanaise, mais le Conseil des ministres qui devra se prononcer sur les demandes d’extradition, après avoir pris connaissance d’un rapport accompagné de recommandations juridiques qui lui a été soumis par le procureur général près la Cour de cassation, Jamal Hadjar.
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Le militant égyptien Abdel-Rahman Qardaoui a été maintenu en détention jeudi après-midi par l’avocate générale près la Cour de cassation, Myrna Kallas, sur la base d’une demande du parquet des Émirats arabes unis (EAU). De retour de Syrie le 28 décembre, M. Qdaoui a été arrêté au poste frontière de Masnaa par la Sûreté générale (SG) au motif…