« Le classement actuel est moins important que le jeu produit »

« Le classement actuel est moins important que le jeu produit »
« Le classement actuel est moins important que le jeu produit »

Ancien financier du football monégasque, à travers sa société Fedcom, Alekszej Fedoricsev est tombé dans la marmite du basket en 2021. La signature de Mike James était son premier grand coup. Celle du sélectionneur Spanoulis du 27 novembre ressemble elle aussi à une très grosse pioche.

Le président hongrois d’origine russe sera une nouvelle fois aux premières loges ce soir à Berlin où l’ASM aborde l’année en position de leader de l’Euroligue. Toujours avec son foulard rouge en passe de devenir célèbre.

Président, et si on vous avait dit le 27 novembre au soir que l’ASM finirait l’année en tête de l’Euroligue ?

Soyons honnêtes, nous partageons la première place (avec l’Olympiakos) et les positions sont très serrées… Mais j’aime la nouvelle identité de la Roca Team. Les joueurs se donnent à 200% et ce sont eux qui demandent à sortir. C’est un signe clair de l’investissement de chacun.

L’effet Spanoulis se mesure aussi dans le jeu…

Monaco va vite et partage mieux le ballon. Je pense que Vassilis a montré dès le premier jour pourquoi il est considéré comme l’un des entraîneurs européens les plus prometteurs. C’est un compétiteur acharné, d’où son incroyable réputation. Vassilis a un côté visionnaire. Il a une compréhension profonde et, je dirais, unique du jeu. Il perçoit à la fois les aspects techniques et émotionnels. Nous voulions un leader qui puisse inculquer sa mentalité. On voit sa capacité à inspirer les joueurs.

Le recrutement d’un grand nom était-il une priorité pour vous ?

Oui. Pour le club, il ne s’agissait pas seulement de recruter un entraîneur ; c’est une décision stratégique qui reflète notre ambition de rehausser le statut de Monaco. Nous voulons jouer un rôle de plus en plus important sur la carte du basket-ball.

Comment avez-vous vécu les négociations lors de la visite de votre directeur général, Oleksiy Yefimov, à Spanoulis en Grèce ?

Je me souviens avoir contacté Oleksiy alors qu’il revenait de Salonique, avec une escale à Zurich. Ma première question a été : « Pourquoi ne m’avez-vous pas appelé juste après la réunion ? Sa réponse a été simple : « J’ai complètement perdu la notion du temps en parlant avec Vassilis et j’ai failli rater mon vol. Il est vraiment inspirant, il entretient une relation dévotionnelle avec le basket. J’adorerais travailler avec lui. J’ai alors demandé : « À part son dévouement au basket-ball, qu’est-ce qui le distingue ? Oleksiy a répondu : « C’est un père de famille. La famille signifie tout pour lui. Ces deux réponses me suffisaient. Ce sont des valeurs que je partage. Je veux que Roca Team se sente comme une famille.

La qualité du jeu est la priorité

Le 12 décembre, l’ASM s’est imposé par 30 points à Fener (99-69). Que dites-vous à votre nouvel entraîneur ce soir-là ?

Tout simplement : « Bravo, vous faites à nouveau la fierté de Monaco. » Il y a eu la victoire et le style fort.

La Roca Team en pole pour débuter l’année : comment voyez-vous l’objectif du Final Four ?

Cette première place est une réussite importante, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Je partage la philosophie de l’entraîneur Spanoulis selon laquelle maintenir une mentalité de challenger nous rapprochera de nos objectifs. Ils sont ambitieux. Nous avons changé d’entraîneur alors que notre position était relativement bonne car nous étions préoccupés par la qualité de notre basket. Le classement réel est moins important que le jeu produit.

Financièrement, le club est stable

Votre vision de l’évolution de l’ASM ?

Monaco est devenu un nom respecté et attractif dans le basket européen. Les chambres se remplissent lorsque nous déménageons. Notre objectif est désormais de renforcer la marque Roca Team. L’AS Monaco crée un sentiment de communauté. Le club a développé une base de fans fidèles. C’est important à long terme. Cela arrive à l’heure où le basket français est en plein essor. Monaco est parfaitement placé pour mener cette croissance.

En parallèle, que pouvez-vous dire des rumeurs sur les difficultés financières de l’ASM ?

J’entends ces rumeurs depuis longtemps, mais je peux promettre et garantir que Roca Team est dans une position stable. Nous avons réalisé des investissements substantiels pour assurer la compétitivité du club, tant sur le terrain qu’en dehors. Comme toute organisation, nous pouvons rencontrer des défis, mais nous avons établi des bases solides qui nous permettent d’avancer en toute confiance. Nous restons concentrés sur la durabilité et la croissance à long terme.

En parlant de défis, qu’en est-il de votre relation avec Tony Parker ? Dans une récente interview à L’Equipe, le patron de l’ASVEL déclarait : « Le problème avec Skweek (ndlr : la chaîne de télévision appartenant au groupe Fedcom et sponsor de l’ASVEL), c’est qu’il ne paie pas. S’il payait à temps, il n’y aurait aucun problème. Là, ça me met la pression au quotidien, sur la trésorerie. Votre emplacement ?

Le fait est que j’ai toujours soutenu Tony et son projet parce que je pensais qu’il ajoutait de la valeur à l’ensemble de l’écosystème du basket-ball. Mon objectif était et reste concentré sur la croissance globale de la ligue. Oui, il est vrai que Skweek a été confronté à des retards de paiement initiaux. Cependant, l’ASVEL a désormais reçu de cet accord près de trois fois plus de revenus que n’importe quel club de basket français n’a jamais gagné grâce au sponsoring de maillots. J’invite l’ASVEL à consulter ses relevés bancaires, qui confirmeront que l’opération Skweek a été l’une des opérations marketing les plus réussies de l’histoire du club et même de celle du basket français.

Le fait que le président de l’ASM participe au financement de l’ASVEL a peut-être surpris…

J’investis mes propres ressources financières pour créer des opportunités pour le basket français dans son ensemble. Je n’ai jamais hésité à investir quand je crois en quelque chose. Certains diront peut-être que je renforce un concurrent direct, mais cette perspective est à courte vue. Pour quoi ? Parce que favoriser des rivalités plus fortes élève la ligue dans son ensemble. Pour stimuler une croissance durable, nous avons besoin de plus de moteurs. C’est ce qui compte vraiment pour l’avenir du basket-ball.

Sur le plan personnel, vous ne regrettez pas d’avoir investi dans le basket ?

Comment pourrais-je ? Les soirées à Gaston-Médecin, la communion de la Roca Team avec les fans, c’est juste magique.

 
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