le point sur ce qui change, ou pas, dans une quarantaine de villes ce 1er janvier – Libération

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le point sur ce qui change, ou pas, dans une quarantaine de villes ce 1er janvier – Libération

Depuis le début de l’année, les véhicules Crit’Air 3 sont interdits à Paris, Lyon, Grenoble et Montpellier pour inciter les Français à en acheter des plus propres. À Lille, Caen, Bordeaux et Bayonne, trente nouvelles zones de faibles émissions ont été créées.

Même pour les automobilistes épargnés par la migraine de l’après-Nouvel An, tenter de comprendre les nouvelles restrictions de circulation en vigueur à partir de ce mercredi 1er janvier peut paraître douloureux. Certes Paris, Lyon, Montpellier, Grenoble, Rouen, Reims, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Nice, Aix Marseille, Saint-Etienne et Toulouse ont déjà mis en place des ZFE, c’est-à-dire des zones à faibles émissions qui limitent la circulation du plus véhicules polluants. Mais une nouvelle étape a été franchie en début d’année : dans quatre métropoles (Paris, Lyon, Grenoble et Montpellier), les règles préexistantes ont été durcies tandis qu’une trentaine de nouvelles ZFE ont été créées.

Tout cela a été prévu par la loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019, renforcée en 2021 par la loi « climat et résilience ». Objectif : limiter la concentration dans l’air de particules fines nocives pour la santé. Dans le détail, chaque communauté peut introduire quelques subtilités, ce qui implique de bien regarder les règles en vigueur près de chez vous pour ne pas s’exposer à une amende de 68 euros. A partir de 2026, les amendes seront automatiques, via un système de contrôle vidéo déployé par l’Etat.

Paris et Lyon, les incontournables

Les métropoles confrontées à des problèmes récurrents de dépassement des seuils de qualité de l’air sont les premières touchées. Appelés « territoires ZFE », ils doivent suivre le calendrier prévu par la loi : interdiction des véhicules Crit’air 5 (voitures diesel immatriculées entre 1997 et 2000) il y a deux ans, puis Crit’air 4 l’année dernière (voitures diesel immatriculées entre 2001 et 2000). 2005) et cette année Crit’Air 3 (voitures essence et hybrides immatriculées avant 2006 et véhicules diesel immatriculés avant 2011). Au moment de la rédaction de la loi, une dizaine de métropoles faisaient partie de ce groupe contraint de réglementer. Il n’en reste plus que deux, Paris et Lyon. Marseille, Rouen et Strasbourg ont échappé de peu aux nouvelles obligations : en mars 2024, elles ont quitté la liste grâce à une amélioration de la qualité de l’air.

Dans le Grand Paris, où la ZFE concerne 77 communes, environ 422 000 véhicules particuliers et 59 000 professionnels supplémentaires sont ainsi exclus de la circulation, selon une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) en 2023. Mais de larges dérogations ont été accordées : Crit’ Les détenteurs de la vignette Air 3 pourront voyager librement le week-end et demander un « pass » journalier 24 fois. Au final, ces assouplissements permettent d’échapper aux restrictions pendant plus d’un tiers de l’année. Et il n’y aura pas de contrôle avant fin 2025, le temps de sensibiliser les automobilistes. « Les communautés font ce qu’elles peuvent pour promouvoir l’acceptabilité des mesures, du moins dans un premier temps, expliquer Tony Renucci, directeur général de l’association Respire. Ensuite, les dispositions évolueront, elles seront plus strictes au fil des années. Les conducteurs titulaires d’une carte de stationnement pour personnes handicapées, les associations d’intérêt général et certains professionnels (approvisionneurs des marchés, déménageurs, équipes de cinéma ou travailleurs travaillant à des horaires irréguliers, etc.) seront totalement épargnés par la réglementation.

Dans les cinq communes de la métropole lyonnaise concernées, 46 800 véhicules devront se conformer aux nouvelles règles. Toutefois, un maximum de 52 jours d’exonération seront accordés par an pour les voitures équipées d’une vignette Crit’Air et les travailleurs travaillant à des horaires irréguliers au volant de Crit’Air 3 seront exemptés de l’interdiction de circuler.

Montpellier et Grenoble, les bénévoles

Bien qu’elles n’y soient pas tenues par la loi, les métropoles de Montpellier et Grenoble souhaitent néanmoins aller plus loin dans la régulation de leurs ZFE et appliquer également l’interdiction de Crit’air 3. C’est le cas de onze communes (soit un tiers ) de la métropole de Montpellier, mais là aussi plusieurs dérogations sont possibles, dont un pass exceptionnel de 52 jours dans l’année ou encore un pass dit « des petits ». roller » pour les véhicules qui parcourent moins de 8 000 km par an et. Enfin, il n’y aura pas de contrôle au moins jusqu’à la mi-février.

A Grenoble, les véhicules classés Crit’Air 3 sont désormais interdits dans 13 communes, mais uniquement en semaine et hors jours fériés. La métropole précise qu’une période “pédagogique” sans amende est en place jusqu’au 30 juin 2025 ainsi qu’un dispositif de soutien financier pour aider les résidents à abandonner leur véhicule ou à en changer.

La liste des nouvelles ZFE

L’autre nouveauté de ce début d’année est la création d’une trentaine de nouvelles ZFE dans les communes de plus de 150 000 habitants. La liste exhaustive est la suivante : Dunkerque, Lille, Douai Lens, Valenciennes, Amiens, Metz, Nancy, Mulhouse, Dijon, Annemasse, Annecy, Chambéry, Toulon, Avignon, Nîmes, Perpignan, Pau, Bayonne, Bordeaux, Limoges, Orléans, Tours, Angers, Nantes, Le Mans, Brest, Rennes, Caen, Le Havre et Béthune. Dans ces cas-là, il s’agit de respecter la première étape de création d’une ZFE, à savoir l’exclusion des véhicules dits « non classés », c’est-à-dire immatriculés avant 1997 pour les voitures et avant le 31 mai 2000 pour les motos et cyclomoteurs. Pour garantir le respect des règles, une vignette Crit’Air, à apposer sur le pare-brise du véhicule, devient obligatoire – elle coûte 3,77 euros et peut être commandée sur le site officiel du gouvernement. Chaque véhicule obtient son classement en fonction de ses émissions de particules fines et d’oxydes d’azote, qui dépendent de l’âge et du carburant utilisé.

En théorie, les ZFE sont censées inciter les Français à acquérir des véhicules plus propres et à privilégier les transports en commun ou le vélo. Mais les aides sont insuffisantes, regrette Tony Renucci, de l’association Respire : « L’État a supprimé la prime à la conversion et réduit le bonus écologique. C’est complètement contre-productif. Certaines métropoles proposent leur aide mais cela ne suffira pas. Avant, tout pouvait être cumulé : aux 6 000 euros de la ville de Paris par exemple, on pouvait ajouter 6 000 euros de prime à la conversion et 7 000 de bonus écologique, donc ça montait à 19 000 euros. De son côté, l’association 40 millions d’automobilistes dénonce un « mesure antisociale ». S’il semble irresponsable de demander, comme le fait le lobby pro-automobile, «l’abrogation pure et simple» Les ZFE, outil de lutte contre la pollution de l’air, cette dernière pose à juste titre la question de l’écologie populaire si souvent vantée par les gouvernements sous le quinquennat actuel.

 
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