En date du 2 janvier à 10h54, les 100 PDG canadiens les mieux payés ont déjà gagné plus que le salaire annuel moyen

En date du 2 janvier à 10h54, les 100 PDG canadiens les mieux payés ont déjà gagné plus que le salaire annuel moyen
En date du 2 janvier à 10h54, les 100 PDG canadiens les mieux payés ont déjà gagné plus que le salaire annuel moyen

Au 2 janvier à 10 h 54, les 100 PDG les mieux payés au Canada gagnaient déjà 62 661 $, soit la rémunération annuelle moyenne des travailleurs, révèle le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) dans une étude publiée jeudi.

L’organisation calcule que les cadres les mieux payés ont empoché en moyenne 13,2 millions de dollars en 2023, soit 210 fois plus que le travailleur moyen. En 1998, les cadres les mieux payés gagnaient 104 fois plus que le travailleur moyen.

Il suffira donc à ces patrons d’un jour férié et de quelques heures de travail en 2025 pour gagner plus que l’ours moyen. La rémunération moyenne du PDG comprend le salaire, les primes, la valeur de la pension et toutes les autres formes de rémunération. Il s’élève à 14,9 millions en 2022 et 14,3 millions en 2021.

En tête de liste se trouve l’ancien joueur de hockey Patrick Dovigi, aujourd’hui président et chef de la direction de GFL Environmental, une entreprise qui fournit des services environnementaux, notamment la gestion des déchets. Il a gagné 68,5 millions de dollars en 2023.

Tout en bas de la liste, on retrouve José Boisjoli, le président et chef de la direction de BRP, qui a mis la main sur 6,9 millions de dollars en 2023. Cela équivaut à 3 255 $ de l’heure.

Il s’agit de 21 des 100 PDG les mieux payés qui travaillent pour une entreprise ayant son siège social au Québec. La rémunération moyenne de leurs dirigeants est de 12,4 millions de dollars, soit environ 206 fois plus que le revenu annuel moyen de la province.

Plus de Michael que de femmes

L’écart de revenu entre les hommes et les femmes est bien documenté et est plus évident au sommet de l’échelle. En 2023, seules trois femmes figuraient sur la liste des 100 cadres les mieux payés. « Il y a plus de PDG nommés Scott ou Michael que de femmes sur cette liste », rapporte le CCPA.

Les entreprises justifient ces rémunérations juteuses par la nécessité d’attirer les managers les plus talentueux, explique l’institut de recherche. Cela dit, 76 des 100 PDG les mieux payés ont été promus de l’intérieur et travaillent dans l’entreprise depuis 21 ans en moyenne.

Ce constat démolit l’argument selon lequel une rémunération énorme est nécessaire pour attirer les meilleurs candidats, selon l’auteur de l’étude, David Macdonald. « Si les entreprises embauchent en interne parce qu’elles ont besoin d’une expertise interne, elles ne sont pas en concurrence avec d’autres entreprises pour un groupe sélectionné de candidats qui constituent de parfaits substituts. La valeur d’un PDG réside dans la connaissance qu’il a de sa propre entreprise. »

Le salaire de base ne représentait qu’environ 10 % de la rémunération des 100 patrons les mieux payés en 2023. Le CCPA estime qu’environ 80 % de la rémunération des PDG est constituée de primes de performance. « En théorie, les primes sont censées être liées aux performances de l’entreprise. C’est un mythe. En pratique, les primes des PDG augmentent quelle que soit la performance. »

Inégalité des actifs

Les dirigeants pourraient être appelés à payer davantage d’impôts en raison de l’augmentation du taux d’inclusion des gains en capital annoncée par le gouvernement fédéral dans son budget 2024. Car «il y a la question des inégalités de revenus, mais il y a aussi la question des inégalités de richesse», précise en entrevue Geoffroy Boucher, économiste à l’Observatoire québécois des inégalités et auteur d’une analyse analysant les données pour le Québec du rapport du CCPA.

“La structure de la rémunération de ces personnes nous préoccupe”, ajoute-t-il. En effet, les dirigeants d’entreprises disposent de « rémunérations très structurées autour du capital », notamment à travers des attributions d’actions ou d’options d’achat d’actions. Or, « le capital est beaucoup moins imposé que les revenus, donc on redistribue moins cette richesse », explique M. Boucher.

De nombreux économistes estiment que la redistribution des richesses se situe à un niveau très faible, ce qui provoque une « transmission intergénérationnelle des inégalités ». Et comme le capital croît à un rythme plus élevé que le reste de l’économie, des mesures devraient être mises en place pour redistribuer cette richesse afin d’éviter d’amplifier les inégalités, avance l’économiste.

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