OTTAWA | Il faut l’admettre, Équipe Canada Junior est créative. L’équipe nationale a trouvé une autre manière originale de creuser sa propre tombe, lors du match le plus important du tour préliminaire, mardi soir contre les Etats-Unis.
L’ÉCJ a mieux joué que contre la Lettonie et l’Allemagne, mais s’est simplement tiré une balle dans le pied en raison de son indiscipline en perdant 4-1 lors du dernier match du tour préliminaire.
Pourtant, cela a bien commencé. L’ECJ a été beaucoup plus intense et a joué avec plus d’agressivité que lors des matchs contre les Lettons et les Allemands. Même s’ils avaient encaissé le premier but, marqué par Lane Hutson, les Canadiens étaient plus que jamais dans le match.
Puis tout s’est effondré.
Une indiscipline coûteuse
Cela a commencé avec deux pénalités coup sur coup pour Carson Rehkopf, en deuxième période, lui qui venait d’obtenir une promotion en se plaçant sur la première ligne de l’équipe avec Calum Ritchie et Easton Cowan. Et puis ce fut le chaos. L’intensité et l’émotion se sont transformées en indiscipline pour le Canada.
Pour les Américains aussi, à quelques reprises, mais surtout pour le Canada.
L’ÉCJ a terminé le match avec un total de huit pénalités mineures, la majorité décriées par le public mais, on vous le dit objectivement, elles étaient bien méritées… et inutiles. Pensons notamment au double-échec de Sawyer Mynio sur Ryan Leonard qui a permis aux Américains de prendre les devants 2-1 ou, pire encore, à celui d’Easton Cowan en troisième période. Alors que les États-Unis menaient 2-1, il a frappé Aram Minnetian dans le dos après que ce dernier n’était plus en possession de la rondelle depuis plusieurs secondes.
Et les États-Unis en ont profité pour enfoncer un clou dévastateur dans le cercueil du Canada.
“C’est quelque chose que Dave [Cameron] met beaucoup d’emphase, a assuré le défenseur Sam Dickinson, coupable du penalty qui a permis à Cole Hutson d’ouvrir le score en première période. Cela ruine notre élan. Nous travaillons très bien à cinq contre cinq mais les pénalités ralentissent ce que nous sommes capables de construire pendant le match.
Une autre déception
Soyons honnêtes, les Canadiens enchaînent les déceptions les unes après les autres depuis le début du Mondial junior. Après une défaite humiliante et historique contre la Lettonie, et une victoire peu convaincante face aux Allemands, les voilà incapables de contenir leurs émotions dans un match aussi important que celui de mardi.
Et personne ne semblait payer pour l’indiscipline de mardi. Cowan était de retour sur la glace même si son geste délibéré et inutile a permis aux Américains de porter le score à 3-1.
« Ce tournoi est trop court pour commencer à mettre des joueurs sur le banc. Tout le monde prend des pénalités. C’est désormais aux joueurs de décider. C’est une question de caractère.
Mais la réalité est que le Canada est désormais l’équipe la plus punie du tournoi, avec un total de 29 pénalités mineures en quatre matchs, sept de plus que les États-Unis, deuxièmes.
Les Américains n’ont pas non plus été parfaits à cet égard. Ryan Leonard a notamment écopé d’une mauvaise pénalité en toute fin de deuxième période qui a permis aux Canadiens de créer l’égalité grâce à Bradly Nadeau, dès les premières minutes de la troisième période.
Mais ils ont gagné la guerre des émotions, sans l’ombre d’un doute.
«Quand on a vu ce qu’ils faisaient après le coup de sifflet, on a essayé de ne pas réagir et c’est pour ça qu’on avait autant d’avantages numériques ce soir», a admis l’attaquant américain Gabriel Perreault.
Contre les Tchèques
Cette défaite rend donc encore plus coûteux le revers contre la Lettonie le 27 décembre. L’ÉCJ a terminé troisième du groupe B avec une fiche de deux victoires et deux défaites, dont une en tirs de barrage, et affrontera la République tchèque, deuxième du groupe B, en quarts de finale jeudi.
Ces mêmes Tchèques ont mis fin à la séquence du Canada l’an dernier en quarts de finale.
De leur côté, les Américaines terminent premières du groupe A et affronteront la Suisse en quarts de finale.
