L’insécurité rampante à Port-au-Prince et dans l’Artibonite continue de détériorer les sources de nourriture et de revenus des ménages, décembre 2024 – Haïti



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Haïti

Pièces jointes

Messages clés

  • Les attaques de gangs dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPP) et dans le département de l’Artibonite continuent de s’aggraver, notamment à Cité Soleil et dans la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite. La recrudescence des violences depuis novembre limite les mouvements de population, entrave les activités génératrices de revenus des ménages pauvres et entraîne le déplacement de plus de 21 400 personnes au cours des dix-sept premiers jours de décembre (OIM). Ainsi, l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) à Cité Soleil et la Crise généralisée (Phase 3 de l’IPC) persistent. Les personnes déplacées internes dans les sites ZMPP, en raison de leur situation précaire, et les poches de ménages très pauvres à l’Ouest, au Nord-Ouest et dans la Grand’Anse seront également en urgence (Phase 4 de l’IPC).
  • En décembre, la violence des gangs a été très meurtrière, avec le massacre perpétré par le chef de gang Mikanor au quai Jérémie, dans la commune de Cité Soleil, ayant fait au moins 207 morts entre le 6 et le 11 décembre (BINUH). Par ailleurs, dans la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite, suite à l’opération conjointe entre la police nationale (PNH) et la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MSSM) contre le gang Gran Grif, cette dernière a mené des attaques le 13 décembre ayant entraîné la mort de 70 personnes. Cette recrudescence des violences a détérioré les sources de revenus des ménages pauvres, le fonctionnement et l’approvisionnement des marchés, ainsi que freiné la distribution de l’aide alimentaire. Dans les zones où l’insécurité est la plus forte, notamment la ZMPP et la commune de la Petite Rivière de l’Artibonite, l’accès au marché des ménages devient de plus en plus restrictif, qu’il s’agisse de l’accès financier du fait de la réduction des ressources financières dans les zones impactées (impossibilité de retrait l’argent liquide provenant des banques et des sociétés de transfert d’argent, celles-ci n’étant pas alimentées en liquidités) et les difficultés des ménages à s’adonner aux activités typiques génératrices de revenus.
  • Les inondations, qui ont touché les départements du Nord, du Nord-Ouest, du Sud et de la Grand’Anse depuis fin novembre et début décembre, ont provoqué des dégâts matériels et humains, dont 10 morts et 6 disparus, et, à Grand’Anse À Anse, 6 000 agriculteurs et 500 éleveurs ont été touchés (OCHA). Dans le Nord et le Nord-Ouest, jusqu’à 80 pour cent des plantations de haricots, de patates douces et de bananes des basses terres ont été détruites dans les zones les plus touchées, selon des informateurs clés. Les cultures de haricots sont particulièrement touchées dans le Nord-Ouest. Par ailleurs, dans le Grand Sud, la récolte de pois du Congo, qui devrait être récoltée entre fin novembre et janvier, a été la plus touchée, ayant été détruite à plus de 80 pour cent dans les zones les plus touchées. Par ailleurs, environ 20 hectares de maïs et de haricots sont également concernés, selon un informateur clé. Dans le département de la Grand’Anse, notamment à l’Anse d’Hainault, Dammarie et Chambellan, environ 75 pour cent des plantations situées dans les zones de plaine sont détruites. Bien que la campagne agricole d’hiver produise généralement beaucoup moins que la campagne agricole de printemps, en Haïti, une production réduite réduira les stocks alimentaires prévus et poussera les ménages producteurs à dépendre davantage des marchés après la récolte. La pression supplémentaire sur l’accès à la nourriture sera probablement ressentie plus durement par les ménages du Grand Sud, qui ont déjà une capacité d’adaptation limitée en raison du fait qu’ils accueillent plus de 45 pour cent de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI). du pays.
  • Malgré la crise sécuritaire dans la capitale haïtienne paralysant l’approvisionnement, notamment en produits locaux, et le fonctionnement des marchés comme Croix-des-Bossales et Croix-des-Bouquets, les prix des produits alimentaires de base comme le riz, l’huile de cuisson, les pois secs restent stables. relativement stable, légèrement fluctuant par rapport aux mois précédents. Toutefois, les prix restent nettement plus élevés que la normale, rendant l’accès plus difficile pour les plus pauvres.

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