l’année 2024 marquée par des avancées russes massives

l’année 2024 marquée par des avancées russes massives
l’année 2024 marquée par des avancées russes massives

L’armée russe a avancé de près de 4 000 km en Ukraine2 en 2024 face à des Ukrainiens en difficulté, sept fois plus qu’en 2023, et l’année à venir s’annonce incertaine pour Kiev, notamment en raison des interrogations sur la pérennité du soutien américain.

Depuis des semaines, les spéculations vont bon train sur d’éventuels pourparlers de paix, après près de trois ans d’une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts et de blessés des deux côtés.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vouloir « une paix juste » en 2025, mais son pays termine l’année sur la défensive, face à une armée russe qui avance malgré des pertes importantes.

Les conséquences pour les Ukrainiens restent immenses : des millions de personnes déplacées et de réfugiés, et les bombardements russes incessants, notamment ceux visant les infrastructures énergétiques, plongeant régulièrement les civils dans l’obscurité et le froid.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a salué mi-décembre les avancées de ses troupes, assurant avoir eu « l’initiative » au terme d’une année « charnière ».

Dans le détail, ses hommes ont avancé de 3 985 km2 en 2024, selon l’analyse par l’AFP des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), au 30 décembre.

C’est près de sept fois plus qu’en 2023 (584 km2).

Moins nombreuses et moins armées, les forces ukrainiennes reculent à un rythme accéléré depuis cet automne, notamment à l’Est : novembre (725 km2) et octobre (610 km2) ont été les deux mois au cours desquels l’armée russe a pris le plus de territoire depuis mars 2022 et les premières semaines de l’invasion.

« Parvenir à la paix »

Dans ce contexte, de nombreuses questions restent sans réponse.

L’année à venir « déterminera qui gagnera », avait prévenu en novembre le président ukrainien, espérant parvenir à une « paix juste » en 2025.

A Kiev, son souhait est partagé par la population : “Je veux que la paix soit enfin instaurée en Ukraine, que les gens arrêtent de mourir”, a déclaré à l’AFP Kateryna Tchemeryz, une enseignante.

“Tout le monde n’a qu’un souhait, un rêve : que l’Ukraine gagne et que tous nos territoires soient reconquis”, insiste Tetiana, une fonctionnaire qui n’a pas souhaité donner son nom de famille. .

Et ce, alors que la Russie occupe déjà près de 20 % du territoire ukrainien et que le retour au pouvoir aux Etats-Unis le 20 janvier de l’imprévisible Donald Trump accroît encore un peu plus l’incertitude.

“Je ressens une certaine anxiété”, admet Kateryna Tchemeryz, la présidente désignée américaine ayant appelé à un cessez-le-feu “immédiat” et promis d’obtenir un accord de paix, sans jamais détailler son plan.

Cependant, les États-Unis sont le plus grand donateur et fournisseur d’armes de l’Ukraine, et une réduction de cette aide pourrait avoir d’immenses conséquences.

Il est toutefois hors de question pour Volodymyr Zelensky qu’un accord puisse être trouvé sans l’aval de Kiev. Il demande toujours des garanties de sécurité pour son pays avant toute négociation avec Moscou.

Sur sa manche, il profite du fait que son armée occupe depuis août plusieurs centaines de kilomètres carrés de la région russe de Koursk, une épine dans le pied de Vladimir Poutine.

Mais cette dernière bénéficie désormais du soutien de milliers de soldats nord-coréens. Cela a également accru les menaces de guerre mondiale, si l’Occident renforce son soutien à l’Ukraine, avec davantage de missiles à plus longue portée.

Frappes russes et ukrainiennes

Le maître du Kremlin exige toujours la capitulation de l’Ukraine, sa renonciation à l’adhésion à l’OTAN et aux territoires ukrainiens qu’elle a annexés.

Dans un bref discours marquant le Nouvel An, M. Poutine a salué « nos combattants », et son ministre de la Défense, Andrei Beloussov, a salué « l’héroïsme et le courage exceptionnels » des soldats russes.

Dans la nuit de lundi à mardi, l’Ukraine a de nouveau été visée par 21 missiles et une quarantaine de drones d’attaque, dont respectivement sept et 16 ont pu être abattus. L’armée russe a affirmé avoir frappé « un aérodrome militaire et une entreprise du complexe militaro-industriel ukrainien ».

Côté russe, une attaque de drone ukrainien a provoqué un incendie de carburant dans un dépôt pétrolier de la région de Smolensk, à 500 km à vol d’oiseau de Kiev, selon le gouverneur régional.

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