Malgré son jour supplémentaire, l’année bissextile 2024 est passée aussi vite que les autres. Nous voilà donc déjà au seuil de la nouvelle année, qui marquera la fin du premier quart du XXIe siècle. Et 2025 passera certainement tout aussi vite. Pour le plus grand plaisir de ceux qui se réjouissent de voir Moutier rejoindre le canton du Jura dans 365 jours.
L’année qui s’achève aura été riche en événements. Des belles et joyeuses, à Paris notamment avec des Jeux Olympiques flamboyants, alors qu’en France les gouvernements successifs ont mis presque autant de temps à s’imposer qu’à gouverner. Des situations plus tristes également, notamment les conflits prolongés en Ukraine ou au Moyen-Orient, pour n’en citer que quelques-unes. Et d’autres choses encore, dont il est difficile de mesurer ce qu’elles nous réservent. Comme l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Le retour du miracle de l’attentat, désormais secondé par le très riche Elon Musk, augure d’une présidence plus arrogante, provocatrice et imprévisible que jamais. La succession du régime d’Al-Assad en Syrie reste également incertaine : la chute d’un dictateur ne signifie malheureusement pas nécessairement l’édification d’une démocratie.
Plus près de nous, le Jura a célébré l’été dernier le cinquantième anniversaire du 23 juin 1974, plébiscite fondateur du nouveau canton. Un demi-siècle plus tard, presque tout a changé. Le contexte économique est une nouvelle fois à la peine, notamment dans le secteur horloger qui traversait déjà une crise majeure dans les années 1970.
Mais tournons la page de l’année qui s’achève et regardons vers demain. Le grand événement politique de l’année 2025 dans le Jura aura lieu à l’automne, le 19 octobre, avec les élections cantonales. Particularité cette année : Moutier, dont les 7.200 habitants deviendront citoyens jurassiens au 1er janvier 2026, participera déjà à ces joutes électorales. Parmi les quelque 4900 électeurs attendus, 500 sont des étrangers et exerceront peut-être pour la première fois leur droit de vote au niveau cantonal. La ville prévôtée correspond à une augmentation de 8 % de l’électorat jurassien.
Cette nouvelle situation va modifier la répartition des pièces sur l’échiquier politique jurassien. Moutier comptera sept députés sur les soixante que compte le Parlement cantonal, soit plus du triple de sa représentation actuelle au Grand Conseil bernois. Au niveau des partis, l’UDC Jura apparaît comme la formation susceptible de réaliser les plus grosses récoltes électorales. Les votes de Moutier permettront peut-être aux agraires de remporter leur premier portefeuille ministériel jurassien.
Il reste douze mois pour organiser l’accueil de la ville dans la Maison du Jura. Le Jura, qui doit parallèlement remédier à ses faiblesses financières, travaille à son redéveloppement. Cela a un coût immédiat, mais l’arrivée de Moutier générera à terme des revenus et de nouvelles perspectives pour le canton. Il faudra gérer le changement et savoir en profiter, notamment au niveau institutionnel. Il ne sera pas non plus simple de rassurer la petite moitié des Prévôtois qui ne souhaitaient pas rejoindre le Jura, contrairement à leurs concitoyens autonomistes qui le réclamaient de longue date, pour des raisons historiques, culturelles et de proximité.