le président libère plus de 2 400 détenus… et s’en prend violemment à Boualem Sansal

le président libère plus de 2 400 détenus… et s’en prend violemment à Boualem Sansal
le président libère plus de 2 400 détenus… et s’en prend violemment à Boualem Sansal

Alors qu’une fenêtre semblait s’ouvrir pour la libération du romancier franco-algérien Boualem Sansal, arrêté le 16 novembre dernier à Alger, le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune a sonné le 29 décembre la charge contre la et a qualifié l’homme de lettres d'” imposteur qui ne connaît pas son identité ». Rien n’est acquis pour la libération de l’écrivain.

Plus de 2 400 détenus libérés par le régime algérien, mais surtout pas lui. Et finalement, peut-être, Alger n’a-t-elle libéré qu’un si grand nombre de prisonniers pour ne pas libérer son détenu le plus célèbre actuellement : le romancier Boualem Sansal.

Son arrestation puis son incarcération à son arrivée à l’aéroport d’Alger ont indigné les défenseurs de la liberté d’expression. Il y a quelques semaines, Marianne révélait son arrestation par les autorités algériennes le 16 novembre. Placée en détention, la romancière de 80 ans, malade, alterne les séjours à l’hôpital Mustapha de Sidi M’Hamed, près d’Alger, et en prison.

Première réaction officielle

Le communiqué publié le jour de Noël avait donc redonné espoir autour de sa libération. La présidence algérienne a annoncé que le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune était sur le point d’accorder une grâce présidentielle à 2 471 détenus. « Il a également décidé des mesures d’apaisement au profit de huit détenus en détention provisoire ou en attente de jugement. (…)», pouvait-on encore lire. Boualem Sansal n’ayant pas été condamné, il n’était pas éligible à la grâce mais s’est engagé dans cette procédure.

Mais les partisans de Boualem Sansal pourraient être désemparés. Ce dimanche 29 décembre, Abdelmadjid Tebboune a réagi publiquement, pour la première fois, à l’arrestation du Franco-Algérien. Devant le Parlement, le président algérien s’en est pris à l’homme de 80 ans. La diatribe est violente : « Voilà un imposteur dont l’identité et le père sont inconnus, qui ose dire qu’une partie de l’Algérie était la propriété d’un autre pays. » L’auteur de Serment des barbares (Gallimard, 1999) paye notamment les conflits frontaliers historiques entre le Maroc et l’Algérie. Dans ces conditions, il est difficile de croire que l’homme de lettres fasse partie des prisonniers concernés par cette situation. « mesure d’apaisement ».

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À ce jour, Boualem Sansal reste prisonnier, risquant toujours la prison à vie, poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, utilisé par le gouvernement pour intimider les intellectuels et militants politiques de l’opposition. Le texte réprime, entre autres, les actions « visant la sécurité de l’État, l’intégrité territoriale, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».

Le 11 décembre déjà, sa demande de libération avait été rejetée par la chambre d’accusation de la cour d’appel d’Alger. Son avocat français, Maître François Zimeray, peine à obtenir un visa pour voir son client.

Prise en charge de la géométrie variable

En France, plusieurs mairies ont décidé d’afficher le portrait de Boualem Sansal sur le fronton de la mairie. C’est le cas par exemple à Nice (Alpes-Maritimes), à Valence (Drôme), ou encore à la mairie du 9e arrondissement de Paris.

Le 16 décembre, une grande soirée de soutien à l’écrivain Boualem Sansal a été organisée par le Examen politique et parlementaire, Marianne, Le pointEditions du Cerf, Gallimard, the Laboratoire de la République and the Comité Laïcité République. The International Committee to Support Boualem Sansal, author of a widely shared appeal, is working for his release.

Mais le soutien apporté à l’écrivain ne fait malheureusement pas l’unanimité. Ainsi, les relais d’influence d’Alger en France se sont distingués par leur discrétion ou leurs réactions offensives.

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Une partie de la classe politique classée à gauche et des personnalités du monde universitaire en particulier ont préféré mettre l’accent sur les positions réelles ou supposées du romancier, allant jusqu’à porter des accusations d’intention contre lui plutôt que de dénoncer la situation du romancier. Franco-Algérien devenu prisonnier d’opinion.

Les médias algériens contrôlés par le gouvernement n’ont pas hésité à réitérer leurs propos dans des articles contre Boualem Sansal. Étroitement liée à l’ancien régime de Bachar al-Assad en Syrie, l’Algérie est de plus en plus isolée sur le plan diplomatique. Les accords commerciaux avec l’Union européenne, premier partenaire de l’Algérie, devraient reprendre en janvier 2025.

 
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