Santé Québec devra faire mieux avec moins d’argent en 2025

Santé Québec devra faire mieux avec moins d’argent en 2025
Santé Québec devra faire mieux avec moins d’argent en 2025

En 2025, le réseau de la santé devra améliorer l’accès aux soins pour les Québécois… tout en réduisant les dépenses de 1,5 milliard de dollars. C’est la mission « impossible » reçue par la toute nouvelle société d’État, Santé Québec, seul employeur du vaste réseau depuis le 1est Décembre.

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Un immense défi, estime Régis Blais, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. “C’est la quadrature du cercle […] Réduire 1,5 milliard de dollars et faire mieux me semble impossible», estime l’expert.

« L’année 2025 sera une année de coupes budgétaires […] Mais si on veut offrir un meilleur accès aux soins, il faut faire attention à ne pas trop couper», fait valoir Danielle Girard, présidente-directrice générale de l’Association des gestionnaires d’établissements de santé et de services sociaux (AGESSS).

Et les Québécois attendront les résultats avec fermeté, fatigués d’attendre sur des listes d’attente de plus en plus longues.

La première année de Santé Québec

L’année prochaine sera la première où la réforme du ministre Christian Dubé sera en action. L’entreprise publique Santé Québec prendra les rênes du réseau de la santé avec à sa tête la « top gun » Geneviève Biron.

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« Mais d’ici l’automne prochain, il faudra voir des résultats. Sinon, on sera en droit de se demander si cela valait la peine de créer ça», estime Régis Blais, qui estime que le gouvernement cherchait surtout à gagner du temps.

«Beaucoup d’autres réformes par le passé ont voulu couper dans les budgets et garder tout le même accès aux soins, mais il n’y a pas de recette magique», affirme Danielle Girard, plaidant pour que ses membres du domaine soient consultés.

Négociations avec les médecins

Le bras de fer entre le gouvernement et les médecins risque de se poursuivre en 2025. Québec doit négocier un nouveau contrat de travail pour la rémunération des médecins de famille et des spécialistes et déjà cet automne, les discussions sont tendues en public.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors d’une conférence de presse le 7 novembre 2024 sur l’avancée de son Plan santé au Québec.

Photo STEVENS LEBLANC

Québec demande aux médecins d’en faire plus, menaçant même d’imposer des sanctions aux moins productifs. Le ministre Dubé cherche également à contrôler jusqu’à 40 % de leur enveloppe salariale, c’est-à-dire la valeur accordée aux actes médicaux, contre à peine 5 % actuellement.

Les médecins veulent augmenter leur rémunération.

«L’accès à un médecin est l’un des gros problèmes de notre système de santé», affirme Régis Blais.

Fin des agences privées… pour de vrai ?

La facture des agences privées de santé a franchi la barre des 2 milliards de dollars ces derniers mois. Une somme astronomique qui creuse un trou énorme dans le budget gargantuesque du réseau de la santé. Mais le ministre Dubé, qui avait promis de les abolir à Montréal, à Québec et dans les environs, a dû faire marche arrière l’an dernier, sous de fortes pressions.

Le nouvel objectif pour les établissements de sevrage est désormais mars 2025.

Mais Régis Blais constate que l’entente conclue avec la FIQ cet automne, pour les infirmières, n’a pas entraîné de ruée vers le réseau public et que le recours croissant au secteur privé ronge aussi le personnel.

Régis Blais est professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, au département de gestion, d’évaluation et de politiques de santé.

Photo fournie par Régis Blais

Un rattrapage toujours reporté

Une fois encore, l’objectif de rattrapage en chirurgie ne sera pas atteint en 2024… et repoussé à 2025.

Après avoir raté ses cibles de 2021 et 2022, le ministre Dubé a présenté l’an dernier un énième plan de rattrapage visant à réduire à 2 500 le nombre de patients en attente d’une opération depuis plus d’un an d’ici le 31 décembre 2024.

Il y a actuellement plus de 10 000 patients en attente et l’objectif est d’atteindre 2 300 patients d’ici le 31 mars 2025.

Le seul point positif sur la table, c’est que plus de 22 000 Québécois attendent depuis plus d’un an en 2022. Leur nombre diminue même s’il reste loin de l’objectif.

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