Si les fêtes de fin d’année riment souvent avec douceurs et autres gourmandises, la facture pourrait être salée en raison d’une inflation alimentaire persistante.
Lorsque les pâtissiers, amateurs et professionnels, se mettent en cuisine pour faire la fête, ils se heurtent au coût élevé de toutes sortes d’ingrédients, comme le beurre et le chocolat.
Selon Statistique Canada, le prix de détail moyen de 454 grammes (une livre) de beurre en 2019 était d’un peu plus de 4 $. Après avoir grimpé à plus de 6 dollars en 2023, il est retombé à 5,71 dollars en octobre.
L’Ontario connaît même des vols de beurre, le dernier en date remontant au 29 octobre Brantford.
Les prix des croissants ont augmenté dans plusieurs boulangeries de Toronto en raison de la hausse du prix du beurre.
Photo : - / Mehrdad Nazarahari
Nos métiers, depuis le COVID, enchaînent crise après crise
» raconte Nadège Nourian, chef pâtissière qui vit à Toronto depuis 15 ans. Et la plus grosse crise de cette fin d’année est celle du chocolat : il a augmenté de 50 %, en deux mois. C’est une crise que nous n’avons jamais vue auparavant.
Trouver des moyens de réduire les coûts
Si l’augmentation du prix du beurre depuis 2019 a contraint la pâtissière lyonnaise à augmenter progressivement le prix de ses croissants, de 3 dollars à 4,25 dollars aujourd’hui, la crise du chocolat, en revanche, ne devrait pas trop peser sur ses clients. portefeuilles en fin d’année, grâce à ses fournisseurs.
Nous travaillons depuis des années avec nos fournisseurs, ils nous ont prévenus un mois à l’avance
explains Nadège Nourian. Ils nous ont bloqué les prix et nous avons réussi à en acheter en gros pour passer les vacances. Nous sommes en janvier et nous allons nous creuser la tête pour voir ce que nous faisons.
Elle a déjà réduit sa gamme de produits pour contenir les coûts et prévoit de créer l’année prochaine de nouvelles recettes nécessitant moins de chocolat.
Normalement, nous sommes créatifs en nous inspirant des saisons, des voyages, etc. Mais ici, nous sommes obligés d’être créatifs par rapport à la crise.
Aucune concession sur la qualité des produits
Pour autant, pas question d’utiliser des produits moins chers : Nous essayons de travailler avec un maximum de produits locaux, c’est quelque chose qui nous tient à cœur.
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Nadège Nourian, chef pâtissière et propriétaire de plusieurs pâtisseries à Toronto, affirme que les quatre dernières années ont été particulièrement difficiles en raison de l’inflation.
Photo : - / Mehrdad Nazarahari
Même son de cloche du côté de Marc Tournayre, qui possède également plusieurs boulangeries et pâtisseries dans la Ville Reine.
Nous ne pouvons pas changer les recettes
dit le chef pâtissier. Nos clients sont habitués à un certain goût que nous leur avons donné, nous ne pouvons pas leur enlever le plaisir de ce goût.
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Marc Tournayre a dû augmenter le prix de ses produits à deux reprises cette année, en raison de la hausse du coût des ingrédients.
Photo : - / Jessica Chen
Pour faire face à l’augmentation des ingrédients, Marc Tournayre a dû augmenter les prix de ses produits à deux reprises cette année. Ainsi, le pain au chocolat, vendu 3,50 $ en début d’année, est maintenant à 4,25 $.
Ce n’est pas seulement la matière première qui entre en jeu. Il y a aussi les impôts et l’augmentation du salaire minimum.
souligne-t-il. On est obligé de suivre l’augmentation, sinon, comment payons-nous nos salariés et notre loyer ?
Pour nous, c’est un défi quotidien de maintenir cette même qualité.
Les augmentations de prix expliquées
Selon Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire des sciences analytiques agroalimentaires de l’Université Dalhousie, la hausse des prix alimentaires s’explique par le contexte mondial, et notamment par les changements climatiques.
La Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux plus grands producteurs de chocolat au monde, connaissent depuis plus d’un an de réelles difficultés pour produire du chocolat.
note le chercheur. On s’attend donc à ce que le prix du chocolat se maintienne à un niveau très élevé pendant un certain temps.
Quant au beurre, son prix s’explique grâce à la gestion de l’offre
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Selon le chercheur Sylvain Charlebois, les repas communautaires où chacun apporte un plat sont de plus en plus populaires en raison du coût de la nourriture.
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De nouvelles tendances émergent
Du côté des consommateurs, l’expert de l’agroalimentaire constate de nouvelles tendances. Pendant le temps des fêtes, on a envie de se faire un peu plaisir, dit-il, mais si le produit est trop cher, les gens se tourneront vers d’autres types de recettes pour éviter certains ingrédients trop chers.
Les célébrations s’appuient aussi de plus en plus sur le mode participatif, selon lui.
On voit que le «repas à partager » sont de plus en plus populaires en raison du coût de la nourriture.
L’inflation devrait encore augmenter de 3 à 5% l’année prochaine, selon le nouveau rapport annuel sur les prix alimentaires rédigé par le chercheur et plusieurs de ses collègues.