Par Le Figaro avec AFP
Publié
27 décembre à 8h42,
mis à jour 27 décembre à 10h33
DISPARITION – Décédée mercredi 25 décembre à l’âge de 86 ans aux Etats-Unis, Bapsi Sidhwa a été la première romancière pakistanaise à se faire connaître en anglais, inspirant une nouvelle génération d’écrivains pakistanais anglophones.
Bapsi Sidhwa, auteure pakistanaise de romans sur la partition de l’Inde britannique, est décédée mercredi 25 décembre à l’âge de 86 ans à Houston, au Texas, dans le sud des Etats-Unis, a annoncé sa fille à l’AFP. Née le 11 août 1938 dans une famille Parsi à Karachi, Bapsi Sidhwa a grandi à Lahore, ville située à la frontière indienne où se déroulent nombre de ses romans.
Romancier inspirant
Les Parsis, adeptes du zoroastrisme, l’une des plus anciennes religions du monde, ont quitté la Perse pour le sous-continent indien il y a mille ans. Il ne reste plus qu’une infime minorité de Parsis au Pakistan en raison de l’instabilité du pays. Bapsi Sidhwa a été la première auteure pakistanaise à se faire connaître pour ses livres écrits en anglais, ouvrant la voie à une génération contemporaine d’écrivains pakistanais anglophones, tels que Kamila Shamsie et Mohammed Hanif. Son roman le plus célèbre, Craquer l’Indeinitialement publié sous le titre Homme aux bonbons glacés en 1988 et inspiré des souvenirs d’enfance de l’auteur, raconte l’histoire d’une jeune fille Parsi atteinte de polio, tout comme Bapsi Sidhwa elle-même. L’intrigue se déroule lors de la partition de 1947 entre l’Inde et le Pakistan et évoque les conflits communautaires qui en ont résulté. Le livre a été inclus dans la liste des cent romans les plus inspirants de la BBC, publiée en 2019. Craquer l’Inde a ensuite été transformé en film en 1998 avec les stars de Bollywood Aamir Khan et Nandita Das.
Bapsi Sidhwa a également écrit Les mangeurs de corbeaux (The Crow Eaters) en 1978, une satire mordante sur les familles Parsi en Inde sous l’Empire britannique. En 1993, elle publie Un gosse américain(un enfant américain), sur l’arrivée aux États-Unis d’une jeune fille Parsi qui a fui le Pakistan et la dictature militaire de Zia-ul Haq, qui avait favorisé une islamisation radicale du pays et restreint les droits des femmes. Bapsi Sidwha a immigré aux États-Unis, où elle a enseigné dans diverses institutions telles que l’Université de Columbia et l’Université de Houston. Son travail a été récompensé par de nombreux prix, dont le Sitara-i-Imtiaz, la troisième plus haute distinction civile du Pakistan, et le Prix Mondello des écrivains étrangers, décerné en 2007. La partition sanglante du sous-continent indien, survenue à la fin du L’Empire britannique, a donné naissance les 14 et 15 août 1947 au Pakistan et à l’Inde.