Record de pluies, d’inondations, de chaleur… 2024, l’année météo « sans précédent » en

Record de pluies, d’inondations, de chaleur… 2024, l’année météo « sans précédent » en
Record de pluies, d’inondations, de chaleur… 2024, l’année météo « sans précédent » en France

L’année a été très intense en intempéries, avec des inondations records dans plusieurs départements et des tempêtes destructrices. Malgré un ensoleillement très faible et des températures élevées, une bonne nouvelle est à annoncer : les nappes phréatiques ont été comblées.

Blendecques, Hazebrouck, Steenbecque… Dans le Pas-de-Calais ces derniers mois, de nombreuses communes ont été placées en état de catastrophe naturelle – plus de 360. Fin 2023 et début 2024, des pluies torrentielles y sont tombées, provoquant la crue de nombreuses rivières. La violence des précipitations, couplée à l’engorgement des sols, trop important en raison d’épisodes successifs, a poussé les habitants du département dans une « peur chronique » et un risque constant.

Des dizaines de milliers de maisons ont été dévastées, des milliers de familles touchées, des centaines de vies brisées par les inondations provoquées. De l’autre côté du territoire, à plus de 1 100 kilomètres, dans les Alpes-Maritimes, à Nice, Cannes, Pégomas, même scénario. En Alsace, dans le Rhône, en Ardèche, en Seine-et-Marne et ailleurs aussi.

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En , il n’y a jamais eu autant d’inondations qu’en 2024. À écouter les météorologues, leur impact et leur rythme – rapproché dans le temps – étaient « sans précédent ». Si l’année a été particulièrement pluvieuse, elle a été surtout intense en termes de « phénomènes tous temps », insiste Paul Marquis, expert météorologique et fondateur d’E-Meteo Service. Il l’avoue, l’année n’a pas été facile. “En tant que météorologue indépendant, je ne me suis pas arrêté, il n’y a pas eu de déception et tout s’est déroulé, sans véritable pause d’un ou deux mois (entre les événements, NDLR) comme les années précédentes”.

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2024 dans le top 10 des années les plus humides depuis 1900

En France, à l’heure du bilan, tout le monde s’accorde – et il n’est pas nécessaire d’être expert – pour le dire : la pluie a été omniprésente. Les records de précipitations le prouvent également. « Les 30 plus grandes stations de suivi de France ont enregistré entre 15 et 20 % de précipitations en plus cette année », explique le météorologue.

Dans plusieurs départements, certains chiffres sont fous. En Ardèche par exemple, une station amateur réputée a enregistré 3 800 millimètres – un millimètre représente un litre d’eau par mètre carré – de précipitations sur l’année 2024. « Le département a connu de nombreux épisodes cévenols et méditerranéens qui ont provoqué ces accumulations de pluie, dignes d’intérêt. d’accumulations tropicales », note Paul Marquis.

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En Loire-Atlantique, 1 100 millimètres de précipitations sont tombés cette année, soit une augmentation de près de 24 % par rapport à 2023. Plus précisément, à Nice, les stations ont enregistré 1 017 millimètres sur l’année. « C’est énorme, cela représente 30 % de plus qu’en 2023 », souffle l’expert. Pour voir un tel niveau de pluie dans la capitale des Alpes-Maritimes, il faut remonter à 2014.

A Paris, l’année 2024 marque aussi un record. Avec 900,9 millimètres de précipitations, la capitale a battu les totaux enregistrés en 2000 : 900,8. « On l’a bien vu cette année, il a beaucoup plu à Paris. Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, de la réouverture de Notre-Dame plus récemment…», raconte Paul Marquis.

En France, seuls deux départements sont dans le rouge en termes de cumuls pluviométriques : l’Aude et les Pyrénées-Orientales. A Perpignan, les stations ont enregistré un déficit de précipitations de 10%. Selon le météorologue, la pluie cessera dans les semaines à venir. Mais il veut quand même atténuer le peu d’espoir qui grandit. «Ça recommencera plus tard»…

Et les eaux souterraines ?

Si ces fortes pluies ont provoqué de nombreuses catastrophes, elles n’en constituent pas moins une bonne nouvelle pour les eaux souterraines. En 2022, la France a été durement frappée par une sécheresse sans précédent – ​​la pire depuis le début des analyses en 1959 -. 35% des sols du pays étaient en état de sécheresse, entraînant l’amincissement de certains cours d’eau et nuisant à la faune et à la flore.

Deux ans plus tard, ces mêmes sols poussent un ouf de soulagement. Avec les pluies torrentielles, les nappes phréatiques ont été remises en état. Il suffit de regarder la carte et les graphiques mis en ligne par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pour prendre le pouls.

Le graphique montrant le taux de remplissage des eaux souterraines en 2024.

© Bureau de recherches géologiques et minières

De janvier à mars dernier, ils ont rechargé activement avec des augmentations allant de 45 à plus de 65 %. « Les nappes phréatiques se remplissent de septembre à mars, où tout ce qui tombe va être absorbé », précise Paul Marquis. À partir d’avril et lors des journées ensoleillées, c’est moins le cas, puisqu’ils sont absorbés « à 90 % » par les plantes.

Si en septembre dernier, la recharge active n’était pas très prolifique – 25 % – elle a littéralement explosé en octobre. Le BRGM a enregistré une hausse de 71 % sur ce mois, avant de chuter, pour atteindre 46 %, en novembre.

La carte de l’état des nappes phréatiques, particulièrement rouge en 2022 – matérialisant un niveau très bas –, est bien bleue cette année. Dans la Marne, en Loire-Atlantique et même dans le centre de la France, le niveau des nappes phréatiques françaises est très élevé.


La carte de l’état des eaux souterraines en France en 2024.

© Bureau de recherches géologiques et minières

Les autres régions du pays sont également en très bonne position. Sauf encore une fois deux départements : les Pyrénées Orientales et l’Aude. Dans le premier, les niveaux sont « très bas ». Dans le second, ils sont « faibles ».

Or, en France, « on ne va plus parler de sécheresse. Depuis 6 mois, on est calme, même si on a moins de pluie, on n’aura pas forcément de sécheresse», précise encore une fois le météorologue.

Une des années les moins ensoleillées

Ceux qui ont vu les fortes pluies l’auront aussi remarqué : le soleil s’est montré discret – très discret, trop discret – cette année. Avec 10 % d’ensoleillement moyen en moins, 2024 est l’une des années records en France. « Seuls les mois de janvier et août sont dans la norme », souffle Paul Marquis. “Les 10 autres mois n’ont pas été très ensoleillés.”

A Paris, le mois de novembre a été particulièrement gris : moins de 10 heures d’ensoleillement en l’espace d’un petit mois. Rennes et son département de l’Île et Vilaine, à 25 minutes. Même tristesse dans la capitale de la Côte-d’Or, à Dijon, avec à peine deux heures de soleil.

Paul Marquis, qui a étudié de manière approfondie la météo des 40 dernières années en France, y voit « une récidive ». « En 1994, 1995 et 1996, nous avons connu la même situation avec des années peu ensoleillées. Les années précédentes, en revanche, avaient été très sèches et chaudes », précise l’expert. « Les années 2021, 2022 et 2023 ont été aussi très sèches et chaudes », ajoute-t-il.

Alors, si l’on suit la logique, que va-t-il se passer dans les deux prochaines années ? « La tendance pour 2025 montre un schéma qui n’est pas forcément chaud et ensoleillé », relate le météorologue. Dans l’attente de 2026…

L’une des années les plus chaudes de l’histoire

Enfin, le bilan prévu pour 2024 se conclut sur un nouveau record, celui des températures. « Elles ont été supérieures aux moyennes saisonnières et l’année est l’une des cinq plus chaudes enregistrées depuis 1900 », précise Paul Marquis.

Avec une température moyenne provisoire de 14°C – mesures non encore terminées – le thermomètre affichait un degré de plus que les moyennes de saison. Mais des disparités existent entre le nord et le sud du pays en termes de chaleur.

L’année qui vient de s’écouler est donc assez inédite en termes de précipitations, notamment en termes d’intempéries avec des inondations, des tempêtes destructrices et de fortes gelées. « On ressent vraiment l’impact du réchauffement climatique », insiste Paul Marquis. Et selon l’expert, des années comme celles-ci devraient être répétées.

 
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