à Pontivy, Yves-Marie est chef du réveillon

à Pontivy, Yves-Marie est chef du réveillon
à Pontivy, Yves-Marie est chef du réveillon

Qui n’a pas été, un jour, enfant, dans les jupes de sa mère, derrière les fourneaux à préparer des gâteaux ? Cette richesse de l’enfance, cette madeleine de Proust, Yves-Marie Potevin, 38 ans, la croque encore chaque jour avec un sourire épicé. Car la cuisine, les fourneaux et les pâtisseries, ce passionné en a fait un métier. Le Pontivyen ne compte pas ses heures, même pendant la pause des pâtissiers : Yves-Marie cuisine aussi chez lui, pour ses invités, chaque réveillon. Cette année, ce sera un petit foie gras breton. Miam !

« Cuisinez et rien d’autre ! » »

Yves-Marie Potevin, c’est un peu l’histoire de ces hommes nés pour nous faire saliver. Parce que cuisiner était tout simplement son destin et que personne ne pouvait l’arrêter. «En fait, j’ai toujours aimé ça», rembobine le Pontivyen. D’ailleurs en 3ème, beaucoup voulaient me mettre en seconde générale mais mon professeur principal a dit : ça ne sert à rien, il veut être cuisinier et rien d’autre ! « . Direction donc l’école hôtelière de Saint-Ivy. Il y apprend les bases, façonne son art, perfectionne sa technique et obtient la distinction Cuisine Diététique. Puis s’envole pour l’Angleterre pour ses premières expériences professionnelles. D’abord à Tring. Puis à Bracknell. Il y a appris l’anglais en moins de temps qu’il n’en faut pour le parler. Et comprenez qu’au pays du fish & chips, « les cuisiniers ne sont pas des peintres, contrairement à ce qu’on pourrait penser ! Ils sont même très bons.

« Ne pas avoir les deux pieds dans la même chaussure »

Il est également très bon. Pour s’en assurer, il suffit de se rendre au Quai 17, son restaurant qu’il dirige avec son épouse Sophie, à Pontivy. « Ici, on cuisine à partir de l’essentiel, avec de bons produits locaux et de saison, pour des recettes traditionnelles ou très modernes », expliquait-il lors de l’ouverture en mars 2023.

Oh, les jolis plats d’Yves-Marie, chef qui régale aussi ses amis à chaque réveillon. (Le Télégramme/Pierre Bernard)

Près de deux ans plus tard, l’établissement, accueillant et situé sur les quais, est l’un des plus prisés de la ville. En cuisine, Yves-Marie, ancien du Domaine de Cicé Blossac (35), fait tout seul. « Les gens ne se rendent pas compte, mais il y a beaucoup de pression, c’est difficile, on ne peut pas avoir les deux pieds dans la même chaussure ! C’est comme Sophie, dans la pièce. C’est fort ce qu’elle fait, il n’y a pas une étape inutile », vante le père de famille qui ne se contente pas de cuisiner pour ses clients…

« Restez plutôt dans le classique »

Ayant à cœur son métier, Yves-Marie est également aux fourneaux matin, midi et soir pour son épouse et ses deux filles. Tout simplement parce qu’il aime ça. Mieux encore, c’est aussi lui qui divertit lors des fêtes de fin d’année pour ses proches ! Mais attention, il n’est pas question d’être fantaisiste ou excentrique. « Ce ne sont pas les meilleurs moments pour tenter des choses. Il faut plutôt s’en tenir au classique car le but n’est pas de passer trop de temps en cuisine. Sinon, on me crie dessus», s’amuse le fin gourmet qui, pour Noël, a régalé sa famille avec notamment son «foie gras breton mariné 24 heures, sel, poivre, cassonade et porto rouge», suivi d’un chapon et ses légumes oubliés.

Yves-Marie filming his homemade foie gras, cooked sous vide. (Le Télégramme/Pierre Bernard)

Et pour le dessert ? « Je vais le récupérer au Fournil de Bolumet, qui nous livre le pain pour le restaurant. Il faut aussi faire fonctionner les entreprises locales ! « . Et surtout, dans la vie, « on ne peut pas tout faire », sourit ce sportif, naturellement supporter du GSI Pontivy.

« Retrouvez vos proches »

Pour le réveillon, Yves-Marie récidivera, cette fois pour une trentaine d’amis. Pas de chichi. « Ce temps des fêtes nous permet de retrouver les proches, la famille, tout est beau, c’est important d’en profiter. Je n’ai pas beaucoup de mérite : étant dans le métier, j’ai du matériel professionnel, je ferai en une heure ce que des amateurs feront en trois. Je fais cela dans une cuisine professionnelle, où il y a de la place. Et que j’épluche des carottes pour le restaurant ou pour un usage personnel, c’est pareil. Et qui plus est, Yves-Marie bénéficie d’une aide non négligeable : ses deux filles. « Ils m’aident à éplucher, enfin, parfois ils goûtent aussi les aliments, surtout quand ce sont des gâteaux ! « . L’enfance, les fourneaux, la gourmandise : on y revient toujours !

 
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