Depuis la chute du président syrien Bashar al-Assad, les autorités israéliennes ont pris des mesures pour renforcer leur présence militaire et civile sur le plateau du Golan, qu’Israël a partiellement conquis à la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de 1967 et annexé en 1981.
Ce plateau montagneux, au pied du mont Hermon, sommet qui dépasse les 2 800 m à la frontière entre le Liban et la Syrie, est stratégique : riche en eau, il surplombe la Galilée et le lac de Tibériade, au nord d’Israël, et commande la route de Damas. .
Conquis et annexé
Le Golan a été en partie conquis par Israël à la Syrie en juin 1967 lors de la troisième guerre israélo-arabe.
Une poche supplémentaire d’environ 510 km2 elle a été occupée par Israël pendant la guerre d’octobre 1973, puis évacuée en 1974, en vertu d’un accord de désengagement qui a créé une zone tampon démilitarisée de près de 80 kilomètres de long, dans le sud-ouest de la Syrie, le long du côté occupé par Israël.
Les soldats de la paix de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) sont chargés de veiller au respect de cet accord.
Environ 1200km2 Les hauteurs du Golan, également frontalières avec le Liban et la Jordanie, ont été annexées par Israël en décembre 1981, une mesure non reconnue par la communauté internationale, à l’exception des États-Unis depuis 2019.
Des dizaines de milliers de Syriens ont fui ou ont été expulsés pendant la guerre de 1967. D’autres sont restés dans la partie contrôlée par Israël.
Aujourd’hui, environ 30 000 citoyens israéliens vivent dans 34 localités du plateau du Golan annexé, en plus de 23 000 Druzes, une communauté dont la religion dérive de l’islam, qui se déclarent pour la plupart syriens bien qu’ils aient le statut de résidents en Israël.
Le gouvernement israélien a approuvé dimanche un projet visant à doubler la population du Golan annexé (voir encadré), pour un budget de 40 millions de shekels (15,8 millions de dollars canadiens).
Conflit syrien
La ligne de cessez-le-feu était considérée comme relativement calme jusqu’à la guerre civile en Syrie en 2011. Les tensions se sont ravivées notamment lorsque le Hezbollah et la République islamique d’Iran, deux ennemis majeurs d’Israël, se sont rapprochés du clan Assad.
Le 8 décembre, quelques heures seulement après la chute de Bachar al-Assad, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé avoir ordonné à l’armée de « prendre le contrôle » de la zone tampon, soulignant que la présence des troupes israéliennes y était temporaire, jusqu’à ce que les mesures de sécurité soient prises. dans la région pourrait être garanti.
Le lendemain, il affirmait que le Golan annexé appartenait à Israël « pour l’éternité ». Le 13 décembre, son ministre de la Défense, Israel Katz, a déclaré qu’il avait donné l’ordre à l’armée de « se préparer à rester » dans la zone tampon tout au long de l’hiver.
L’ONU considère l’acquisition de la zone tampon comme une « violation » de l’accord de désengagement de 1974.
Eau
Le Golan abrite d’importantes sources, notamment celle de Banyas, qui alimente le Jourdain. Le Hasbani, qui prend sa Source au Liban, traverse le Golan avant de se jeter dans le Jourdain, tout comme le fleuve Dan.
Au milieu des années 1960, la question de l’eau était l’une des principales causes du conflit israélo-syrien, Damas accusant Israël d’avoir détourné les sources du Jourdain.
Dans les années 1990, les négociations israélo-syriennes échouent sur la question du plateau du Golan, dont la Syrie demande la restitution totale jusqu’aux rives du lac de Tibériade.
La production de pommes constitue une Source de revenus importante pour les agriculteurs syriens restés dans la partie occupée du Golan pierreux.