Par
Julien Berrier
Publié le
16 décembre 2024 à 16h15
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Segui la Voix du Jura
mercredi 18 décembreLe conseil municipal de Grand Dole devra, comme chaque année, voter le budget de la santé pour l’année 2025. Un budget dont les soldes seront légèrement modifiés par rapport à 2024 en réponse à la polémique sur les inégalités de prix mise en avant par certains édiles communautaires.
Injustice
En 2025, il sera demandé aux communes de Dole, Tavaux et Damparis de mettre davantage la main à la poche tandis que pour certaines petites communes la facture sera réduite. ” Je suis satisfait de l’accord conclu. Nos observations ont été prises en considération et nous revenons au niveau tarifaire que nous avions il y a trois ans », souligne Daniel Bernardin, maire d’Amange et l’un des conseillers communautaires les plus offensifs sur la question.
Rappelons qu’en 2024, le vote du budget avait donné lieu à un débat controversé mené par certains élus bien décidés à dénoncer « l’injustice » des tarifs imposés à certaines communes. ” On nous a en effet prévenu d’une certaine iniquité “, reconnaît Jean-Pascal Fichère, président de Grand Dole.
Des investissements colossaux à financer
À partir de 2021, les services d’eau et d’assainissement relèvent de la compétence intercommunale, avec pour conséquence la nécessité de parvenir à un tarif unique pour l’ensemble du territoire. Cependant, la situation de l’assainissement est très différente d’une commune à l’autre, avec des déficiences importantes dans certaines communes.
Au total, la Grand Dole définit en 2021 un plan pluriannuel d’investissement (PPI) qui liste les projets à réaliser sur plus de 50 millions à investir sur dix ans non 30 millions pour Tavaux et 5 millions par Damparisen particulier.
A l’inverse, certaines communes ont développé des équipements d’assainissement ou fonctionnent avec des systèmes de traitement moins coûteux qu’une station d’épuration classique (lagunes, rhizosphères).
Quand est venu le - de définir un prix unique, la Grand Dole a donc dû faire appel à la solidarité pour trouver un compromis pour soutenir les investissements inévitables du PPI sans pénaliser les habitants des communes dotées d’un système efficace.
De la « convergence » à la hausse des prix
Un véritable casse-tête dont le cas des communes de l’ancien syndicat des services d’assainissement de Vèze (Siav) fournit un bon exemple. Intégrées au Grand Dole en 2021, ces communes ont dû suivre la trajectoire de « convergence des prix » avec des hausses de prix pour les habitants. Cependant, lors de son adhésion à Grand Dole, Siav a semblé pouvoir baisser le prix du m3.
En 2022, dans ma commune, la facture d’assainissement sera augmentée de 20 euros pour chacune des familles qui composent notre village. Je pensais que c’était peut-être obligatoire, mais je ne pensais pas que nous obtiendrions une augmentation au départ. Trois ans plus tard, en 2024, on nous demande d’augmenter le quota variable de 0,90 euro par m3 à 1,42 euro par m3, soit une augmentation de 52 centimes, soit une augmentation de 57 %. Considérons que pour 120 m3 la consommation moyenne d’une famille, multipliée par 50 centimes, est de 60 euros de plus par famille, dans nos communes. D’ici trois ans, nos résidents passeront d’une gestion dans laquelle les prix auraient dû baisser, ici, à 90 euros. je trouve ça inacceptable
Tout en dénonçant les hausses de prix qui leur sont imposées, les maires eux-mêmes ont mis en avant la situation de communes en manque d’investissements comme Tavaux et Damparis.
« Cette année, si vous avez bien regardé, l’assainissement de Damparis et celui de Tavaux vont commencer. Je regarde leur augmentation de la part variable, c’est 41% ; chez nous, c’est 57%. J’ai du mal à comprendre pourquoi », rapportait Daniel Bernardin en 2023.
En un mot, certains maires ont eu la forte impression que leurs citoyens payaient pour les autres.
Trois mesures pour corriger la situation
Lors du vote des tarifs pour 2025, Grand Dole s’est ensuite remis au travail pour trouver un équilibre moins injuste.
Le prix a été fixé de manière à obtenir le montant de collecte nécessaire de 2,7 millions d’euros, soit le résultat d’exploitation qui permet de générer un autofinancement suffisant pour mettre en œuvre le plan d’investissement.
Et surtout d’annoncer que « l’homogénéisation des prix des services d’assainissement » a été réalisée avec les conséquences probables stabilité des prix pour les années à venir .
Dans ce contexte, trois mesures devraient permettre de réduire la facture pour certaines communes.
La Grand Dole a décidé » une réduction de 30%.» sur la part fixe due par les Communes à ceux qui bénéficient de stations d’épuration moins coûteuses (lagunes, rhizosphères). Une décision qui confirme la réduction décidée en 2024 et répond aux demandes fortes des Communes concernées.
En revanche, la part variable de La main d’œuvre a augmenté de 30%tandis que celui de Damparis augmente de 20% . Dans ce cas également, la disposition répond au sentiment d’injustice exprimé l’année dernière.
Il faut reconnaître que ces communes avaient les montants les plus faibles. Cela dit, il faut comprendre les difficultés techniques rencontrées par ces municipalités. Les communes de plaine disposent d’un réseau submergé par la nappe phréatique en cas de précipitations importantes. Cela impose des contraintes techniques et des investissements plus lourds
Enfin, la Commune de Dole mettra la main à la poche avec un versement de 400 000 euros. Jusqu’alors, la ville centre pouvait s’engager à contribuer puisque sa gestion de l’eau est entièrement régulée par une délégation de service public (DSP) accordée à Doléa. Une société d’économie mixte à activité unique (Semop) dont le capital est détenu 51% de Suezchaque49% da Grand Dole. En théorie, rien dans cet accord ne pourrait changer avant l’expiration du contrat en 2027.
Une impasse dénoncée par plusieurs édiles communautaires et qui a finalement trouvé une solution. « Nous pensions que nous ne pouvions rien faire, et après enquête, il s’est avéré que Grand Dole pouvait prélever un prélèvement auprès de la ville de Dole. Selon notre mécanisme de solidarité,Dole devrait débourser 800 000 euros. VIENSDoléa verse à Grand Dole un dividende de 400 000 eurosnous avons fixé la taxe pour la ville de Dole à 400 000 », explique Jean-Pascal Fichère.
Conseil communautaire de Grand Dole : mercredi 18 décembre à 18h30 à la salle multi-activités de Rochefort-sur-Nenon.
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