Ancien président du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Université PSL (Paris Sciences & Lettres), le chimiste franco-suisse Alain Fuchs est décédé le 8 décembre à Paris, à l’âge de 71 ans. Le CNRS se félicite, dans un communiqué, « une personnalité engagée au service de l’enseignement supérieur et de la recherche en France ».
Né en Suisse et formé à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, il s’inscrit à l’Université Paris-Sud pour sa thèse. Sa carrière, débutée en chimie expérimentale avec l’étude des propriétés thermodynamiques des fluides à haute pression, s’est poursuivie avec le développement d’une chimie théorique consistant en la modélisation informatique des structures et des interactions entre molécules. Pionnier en France sur ce sujet, il est devenu expert dans l’étude des propriétés de diverses molécules poreuses comme les réseaux métallo-organiques ou les zéolithes, prometteuses par exemple pour le stockage du gaz. Il s’intéresse notamment au comportement des fluides dans ces milieux confinés.
Fondamentalement, ces travaux restent étroitement liés à l’expérimentation, et certains sont également menés des groupes industriels, comme Total ou GDF Suez. Malgré ses nombreuses fonctions de direction, il ne cessera jamais complètement d’enseigner et surtout de faire de la recherche ; son dernier ouvrage est sorti en décembre 2023.
Directeur de recherche au CNRS, puis professeur des universités, il a dirigé l’École nationale supérieure de chimie de Paris, devenue Chimie ParisTech, de 2006 à 2010, avant de prendre la direction du CNRS de 2010 à 2017.
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Il succède à Catherine Bréchignac et devient le premier président-directeur général de l’organisation, à la suite d’une réforme de sa gouvernance, fusionnant les postes précédents de président-directeur général. Il organisera le CNRS en dix instituts et accompagnera le déploiement de différentes structures d’excellence avec les universités, les Initiatives d’excellence (IdEx) et les initiatives Science-Innovation-Territoires-Économie (Isite), qui renforcent les liens entre organismes de recherche et universités. Fort de sa stature d’ancien rugbyman, il n’a pas hésité à prendre la parole pour défendre son institution, critiquant par exemple, en 2012, un rapport d’évaluation de l’organisation, ou, la même année, une analyse de l’Académie des sciences qui il estime que le CNRS est trop bureaucratique.
Critique des pouvoirs publics
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