Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre hongrois Viktor Orbán se sont entretenus mercredi par téléphone de la situation en Ukraine, a annoncé le Kremlin, un appel dénoncé par Kiev comme un coup porté à l’unité européenne.
Dans un communiqué, la présidence russe a affirmé que Viktor Orbán, lors de cet échange, avait déclaré chercher une solution « politico-diplomatique » au conflit, notamment grâce à « ses contacts avec les dirigeants occidentaux ». De son côté, Vladimir Poutine a dénoncé « la ligne destructrice du régime de Kiev » qui exclut une « résolution pacifique », toujours selon ce communiqué du Kremlin, qui précise que les deux dirigeants ont également évoqué la situation en Syrie.
Quelques heures plus tard, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Viktor Orbán de saper « l’unité » européenne face à l’assaut de la Russie contre l’Ukraine en ayant cet appel avec Vladimir Poutine. “Personne ne devrait promouvoir sa propre image au détriment de l’unité” et “l’unité en Europe a toujours été la clé” pour mettre fin au conflit, a lancé Volodymyr Zelensky. “Il ne peut y avoir de discussions sur la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine sans l’Ukraine”, a-t-il ajouté dans un message sur X.
“Nous espérons tous que Viktor Orbán ne va pas appeler Assad à Moscou pour écouter ses cours pendant des heures”, a encore une fois raillé Volodymyr Zelensky, en référence à la récente fuite vers la Russie du dirigeant syrien déchu.
Lundi, Viktor Orbán s’est entretenu avec le président élu américain Donald Trump dans sa résidence en Floride, poursuivant ainsi sa « mission pour la paix » en Ukraine, selon Budapest. Viktor Orbán, qui reste proche du Kremlin, est l’un des rares dirigeants européens à entretenir des contacts de longue date avec son « ami » Donald Trump, qu’il a déjà rencontré deux fois cette année et qu’il soutient depuis 2016.
Affirmant chercher une solution diplomatique au conflit en Ukraine en rencontrant des responsables des deux camps, Viktor Orbán a irrité en juillet ses partenaires européens en se rendant voir Vladimir Poutine à Moscou, sans concertation préalable.
Lors de l’appel de mercredi, Poutine et Orban ont également discuté de la coopération « économique et commerciale » entre Moscou et Budapest, selon le Kremlin, y compris de « projets mutuellement bénéfiques dans le domaine énergétique ». La Hongrie continue d’importer environ les deux tiers de son gaz de Russie.