Le département d’État américain a promis mardi 10 décembre une récompense pour toute information permettant la découverte de quatre Congolais accusés d’être impliqués dans l’assassinat en 2017 de deux experts des Nations Unies et recherchés pour crimes de guerre.
Dans le cadre de son programme Global Criminal Justice Awards (GCJRP), “Le département offre des récompenses allant jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information conduisant à l’arrestation, au transfert ou à la condamnation de certains ressortissants étrangers recherchés pour crimes de guerre, génocide ou crimes contre l’humanité.”est rappelé dans un communiqué.
Plus de quatre ans de procès
Dans cette affaire, Washington vise quatre Congolais, Evariste Ilunga Lumu, Mérovée Mutombo, Gérard Kabongo et Jean Kutenelu Badibanga, également recherchés par la justice militaire de République démocratique du Congo (RDC). « Il est essentiel de déterminer où se trouvent Lumu, Mutombo, Kabongo et Badibanga et de les faire comparaître devant la Haute Cour Militaire de la RDC pour répondre des accusations portées contre eux »souligne le Département d’État.
En mars 2017, la suédo-chilienne Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp disparaissent alors qu’ils se trouvaient au Kasaï (Centre) pour enquêter sur des charniers liés au conflit armé éclaté après la mort du chef traditionnel Kamuina Nsapu, tué par les forces de sécurité. . Leurs corps ont été retrouvés deux semaines plus tard.
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Ce conflit a fait 3 400 morts et des dizaines de milliers de déplacés entre septembre 2016 et mi-2017. Selon la version officielle, les experts ont été exécutés par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu. Mais, en juin 2017, un rapport présenté au Conseil de sécurité des Nations Unies estimait que ce double meurtre était un « Embuscade préméditée » et n’exclut pas l’implication de membres de la sécurité de l’État.
En 2022, la justice militaire de la RDC avait prononcé cinquante et une condamnations à mort dans le cadre de cette affaire, pour la plupart contre d’anciens miliciens reconnus coupables de terrorisme, de crimes de guerre, de meurtre ou encore de participation à un mouvement insurrectionnel. Parmi les condamnés à mort, une vingtaine de fugitifs avaient été jugés par contumace dans un procès qui a duré plus de quatre ans et qui n’a pas répondu à toutes les questions sur l’assassinat des experts des Nations Unies.