Sur le plan psychologique, six mois après les élections, l’entraîneur est fatigué de cette paralysie mais aussi des attaques ad hominem qu’il a subies ce week-end à travers la presse. “Bart De Wever est dégoûtédit une Source. Dégoûté par les critiques diffusées dans les médias contre sa méthode de travail. Bart est également président de la N-VA, le plus grand parti flamand, et il travaille dur pour parvenir à un accord. Lui aussi doit faire des compromis difficiles.» L’entraîneur a également fait une remarque concernant ces attaques aux présidents de partis réunis en « séance plénière » ce mardi.
Critiques sur la forme et le fond
Les critiques relatives à « la méthode de travail » peuvent paraître anodines. Mais le patron de la N-VA est un trop bon homme politique pour ne pas comprendre qu’ils cachent aussi très souvent des critiques sur le fond des dossiers. Certains partenaires, mécontents de ne pas obtenir ce qu’ils veulent, utilisent cette arme qui reste relativement diplomatique. Un coup de semonce, en quelque sorte.
Ce qu’on reproche au formateur, c’est de vouloir d’abord établir un cadre budgétaire avant de négocier, mesure par mesure, le futur accord de gouvernement. On sait que les « Arizonans » doivent assainir les comptes de l’Etat durant cette législature et cela obsède Bart De Wever. Plus de 25 milliards d’euros d’effort au total. Tout cela en préservant les services de sécurité au sens large (qui devraient être budgétairement immunisés), entre autres et même en refinançant la Défense.
Négociations fédérales : On est encore loin de l’accord final « Arizona »…
La fiscalité, au cœur du problème
Sur les nouvelles recettes, la pierre sur laquelle butent les négociateurs est toujours la même : quelle fiscalité pour « les épaules les plus larges » ? Les socialistes flamands veulent absolument réaliser des plus-values boursières. Le MR, dans le camp d’en face, est allergique à cette idée : les libéraux francophones ne peuvent accepter que l’Arizona – censé être de centre droit – augmente la pression fiscale à l’échelle mondiale. C’est la quadrature du cercle…
Réforme fiscale : une séance plénière entre présidents de partis prévue lundi
Dans cette partie, Conner Rousseau semble vouloir gagner du - et refuse de s’enfermer dans un calendrier trop serré. L’étape d’un accord d’ici Noël semble avoir été franchie. Mais le patron du Vooruit ne veut pas que cette date soit considérée comme un fétiche. S’il faut négocier en janvier, il sera disponible, a-t-il déjà informé ses partenaires.
Il ressort cependant de la séance plénière de ce mardi que les présidents des autres partis maintiennent leur confiance en Bart De Wever en tant qu’entraîneur (et donc en tant que futur Premier ministre). Les discussions « arizoniennes » vont pouvoir reprendre. Que doit-il se passer dans les prochains jours ? Les présidents des partis se réuniront pour négocier la dernière version de la note socio-économique de Bart De Wever dans ses trois grands volets : les retraites, la fiscalité et la réforme du marché du travail. Un accord doit être obtenu en priorité sur les mesures envisagées, les contraintes budgétaires étant examinées en parallèle. Ce changement de méthode a été demandé par le CD&V, le Vooruit et notamment Les Engagés.
La coalition « Arizona » (N-VA, CD&V, MR, Engagés, Vooruit) reste en tout cas un « plan A » au niveau fédéral. Cette formule a-t-elle encore une chance de réussir ? Oui, selon plusieurs sources. Cependant, l’eau doit encore couler sur les ponts « arizoniens ». L’espoir d’avoir un accord d’ici Noël s’estompe face à la masse de travail à accomplir avant de réconcilier toutes les parties autour de la table.