Depuis notre dernier rapport du vendredi 6 décembre, Israël a assassiné plus de 200 Palestiniens et en a blessé 395 autres à Gaza. Ces frappes ont touché l’ensemble du territoire, y compris les zones censées être sûres pour les réfugiés.
Par Palestine Media Agency, 10 décembre 2024
CHIFFRES CLÉS
à Gaza depuis le 7 octobre 2023 :
44 758 décès
106 134 blessés
1,9 millions de déplacésau Liban depuis le 7 octobre 2023 :
3 962 décès
16 520 blessés
1,2 millions de personnes déplacéesen Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023 :
808 décès
19 031 déplacés
Depuis ce matin du 10 décembre 2024, au moins 34 Palestiniens ont été assassinés par des frappes israéliennes à Gaza, alors que les chars israéliens pénètrent dans les zones centrales et méridionales de l’enclave, rapporte Reuters.
Plusieurs attaques ont été signalées, la plus meurtrière étant un raid israélien dans la ville de Beit Hanoun, qui a fait au moins 25 morts. L’effondrement d’un immeuble résidentiel à plusieurs étages a également blessé des dizaines de personnes, dont beaucoup se trouvent encore sous les décombres, ce qui pourrait aggraver le bilan dans les prochaines heures. Les services civils d’urgence palestiniens ont déclaré que la plupart des personnes tuées appartenaient à la même famille, notamment des femmes et des enfants.
Un attentat à la bombe a également été signalé dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, tuant plus de 13 Palestiniens. Selon une Source médicale de l’hôpital al-Awda, parmi les victimes figurent une femme et trois enfants.
De nombreuses attaques visant apparemment des civils continuent d’être signalées. Lundi 9 décembre, les forces israéliennes ont fait irruption dans une école abritant des civils à Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, et y ont incendié, obligeant à l’évacuation des lieux dans la panique. Des avions de guerre et de l’artillerie israéliens ont bombardé le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, et Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Les forces israéliennes ont fait exploser des immeubles résidentiels dans le quartier Saftawi de la ville de Gaza et à Jabalia.
Israël tire sur des hôpitaux
Les forces israéliennes ont tiré des obus d’artillerie sur l’hôpital indonésien situé dans le nord de la bande de Gaza, blessant six patients, dont l’un est dans un « état grave ». L’hôpital a lancé un appel urgent pour une protection internationale et une « évacuation en toute sécurité des blessés ».
Samedi 7 décembre, des bombardements israéliens ont également touché l’hôpital Kamal Adwan, au nord de la bande de Gaza, blessant plusieurs personnes, endommageant du matériel et perturbant les opérations chirurgicales. Le directeur de l’hôpital, le Dr Hussam Abu Safiya, a appelé les institutions internationales à mettre fin aux attaques « barbares » contre le personnel soignant et les patients.
« La situation est extrêmement dangereuse. Nous avons des patients en soins intensifs et d’autres en attente d’une intervention chirurgicale. L’accès aux salles d’opération ne sera possible qu’après le rétablissement de l’électricité et de l’oxygène », a-t-il déclaré dans un communiqué. L’hôpital soigne actuellement 112 blessés, dont six en soins intensifs, et héberge leurs familles ainsi que de nombreux réfugiés.
Près d’un million de personnes exposées à des conditions extrêmes
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) prévient que 945 000 Palestiniens à Gaza risquent d’être exposés à des conditions hivernales extrêmes, alors que la crise humanitaire dans l’enclave s’aggrave. Le froid, la pluie et les inondations sont en effet des facteurs qui aggravent encore la vie quotidienne des Gazoui·es.
Dans son dernier rapport publié jeudi, l’agence prévient que seuls 23 % des besoins des Palestiniens de Gaza en termes de protection contre le froid sont actuellement satisfaits, ajoutant que « l’UNRWA continue d’apporter son soutien en distribuant des bâches en plastique et en installant des tentes pour fournir un abri temporaire et une protection contre les conditions difficiles. Une aide est nécessaire de toute urgence pour répondre aux besoins criants à mesure que la crise s’aggrave. »
Les restrictions et les obstacles imposés par Israël à la livraison de matériel et de nourriture laissent les Palestiniens dans un « état de pur désespoir », selon le rapport. « Les mots nous manquent. La faim et la maladie sévissent », a déclaré Philippe Lanzarini dans un message sur X. « Les humanitaires doivent pouvoir faire leur travail. Les obstacles à l’aide doivent être levés sans plus tarder, sinon d’autres vies seront perdues. Cela continue de mettre à l’épreuve notre humanité commune.
Outre le froid, la famine continue de menacer la population de Gaza, notamment dans le nord où aucune aide n’a été livrée depuis deux mois. « Ils nous traitent comme des gens qui ne méritent pas de vivre, avec les bombardements, les destructions et la famine continus », déplore un Palestinien du nord interrogé par +972. « Nous voulons mourir rassasiés et non affamés. C’est tout ce que nous espérons.