Pourquoi l’industrie américaine gagne-t-elle en compétitivité, au détriment de l’Europe ?

Pourquoi l’industrie américaine gagne-t-elle en compétitivité, au détriment de l’Europe ?
Pourquoi l’industrie américaine gagne-t-elle en compétitivité, au détriment de l’Europe ?

En promulguant des réglementations attractives et de généreux crédits d’impôt pour les investissements comme l’Inflation Reduction Act (IRA), l’administration Biden a mis les États-Unis à la mode. Les constructeurs européens l’ont bien compris. Pour la première fois, leurs investissements dirigés vers l’Amérique dépassent ceux alloués à l’Europe.

Tout est plus facile de l’autre côté de l’Atlantique. Les réglementations sont moins restrictives et les prix de l’énergie sont plus bas. Au cours des dix dernières années, grâce au gaz et au pétrole de schiste, les États-Unis sont devenus un géant des hydrocarbures. Les ressources du sous-sol et la présence d’un réseau d’infrastructures robuste permettent à Washington de bénéficier d’une électricité bon marché, deux fois moins chère qu’un pays comme l’Allemagne. « Les prix de l’énergie sont l’éléphant dans la pièce »résume Matthieu Dussud, directeur associé de McKinsey en charge de la division industrie.

Cet avantage concurrentiel devrait perdurer avec Donald Trump. « Le critère ” vert “ les investissements pourraient diminuer, mais le montant de l’aide restera aussi élevé »prédit David Cousquer, fondateur et PDG de Trendeo.

Entre 2016 et 2024, le Vieux Continent a reçu 30 % des investissements en R&D (44 milliards de dollars) contre 24 % pour l’Amérique (35,4 milliards). La différence est évidente dans les technologies disruptives (automatisation, connectivité, IA). Ces dernières années, les États-Unis ont reçu 32 % des investissements dans l’IA appliquée, alors que le Vieux Continent n’en a reçu que 20 %. Dans le domaine des datacenters, ils sont le premier pays d’origine (74%) et de destination (67%) des investissements.

Résultat : l’Amérique est en tête du classement des « l’usine du futur », une nomenclature calculée selon plusieurs critères (flexibilité, technologies numériques, efficacité énergétique, impact environnemental, responsabilité sociétale…). L’Europe est dépassée, mais elle peut rattraper son retard, estime Matthieu Dussud. « Dans les technologies du futur, elle dispose de leviers qu’elle peut actionner dès maintenant. »

La France a aussi des arguments à faire valoir. ” Il est en avance sur le quantique, ce qui permet de réaliser des gains de productivité. » remarque Matthieu Dussud. Mais la réindustrialisation vantée depuis des années par Emmanuel Macron peine à se concrétiser.

Alors que les signaux étaient positifs entre 2021 et 2023, cette année, le volume des projets d’investissement annoncés est en baisse (-10%) pour la première fois depuis cinq ans. Les industries manufacturières (pharmaceutique, métallurgie) sont en difficulté. Le solde net d’ouverture des usines en France sera également négatif en 2024 (-15), alors qu’au cours des neuf dernières années, il avait toujours été positif.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Coupe du monde de fleuret – Tommaso Marini revient dans le groupe pour Paris en janvier. Les femmes seront à Hong Kong (DATES CORRECTES)
NEXT Anderlecht-Dender EH vendredi 27 décembre 2024 à 20h