Ceux qui connaissent le président savent qu’il compartimente les gens et les événements. La réouverture de Notre-Dame de Paris et les relations internationales auront donc occupé tout le week-end. Dès ce lundi, il travaillera donc à la nomination d’un nouveau Premier ministre.
Le but est d’aller vite ; probablement à partir de ce mardi. Il sait que l’instabilité actuelle est imputée à ceux qui ont voté la censure. Plus il attendra, plus on lui reprochera le flou.
Verts et communistes à l’Élysée
La situation n’est plus la même qu’en juillet, au lendemain des élections législatives anticipées. Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a fait des signes d’ouverture, répondant à la volonté d’un gouvernement d’intérêt général lors de son intervention télévisée jeudi, au lendemain de la chute du gouvernement Barnier. « Après 60 ans de régime majoritaire, le régime de coalition commence à avancer. C’est un pas de géant», décrypte l’entourage du chef de l’Etat.
Mais quelle coalition ? « Le prochain Premier ministre le construira avec la stabilité comme critère », indique la même Source. Les groupes parlementaires ont été reçus à l’Élysée – le bloc central, le PS, Les Républicains – et ce lundi les Écologistes, les communistes et le groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires).
Bayrou candidate
Qui sera finalement nommé ? « La gauche ne veut pas être au gouvernement si le Premier ministre ne sort pas de ses rangs. Donc on se dirige vers François Bayrou», résume un ancien parlementaire PS aujourd’hui Renaissance.
C’est le nom qui revient le plus dans les conversations. “On ne peut pas continuer comme ça : si je peux nous aider à sortir de tout ça, je le ferai”, a déclaré le maire de Pau ce dimanche. – ce qui équivaut à une déclaration de candidature. « Il ne mâche pas ses mots donc il a une forme d’indépendance vis-à-vis d’Emmanuel Macron tout en étant loyal. Il est capable de parler à toutes les forces politiques et en plus, il est pour la proportionnelle ! », détaille un ancien ministre, convaincu que François Bayrou coche le plus de cases.
Une possible surprise
Le Parti socialiste ne participera pas à un gouvernement Bayrou, sauf cas individuels. « Il existe plusieurs niveaux de soutien au futur gouvernement : la participation, le soutien sans participation et l’accord de non-censure », énumère un conseiller exécutif.
François Bayrou, Sébastien Lecornu, mais aussi Catherine Vautrin, dont le nom est poussé par une partie de la macronie qui ne veut pas de François Bayrou : Emmanuel Macron n’a pas fait son choix et pourrait aussi, comme souvent, nommer une personnalité à laquelle on n’a pas fait Je ne m’y attendais pas. Ce ne serait pas une première.