Le 12 mai 2000, le corps de Leïla Afif, 40 ans, mère de 5 enfants, est retrouvé, tuée d’une balle dans la nuque, dans le canal de la Bourbre, à Verpillière. Pendant 24 ans, sa fille aînée, Dounia, s’est battue pour savoir qui avait exécuté sa mère et pourquoi.
Grâce au centre des affaires froides de Nanterre, un suspect de 63 ans a été arrêté le 29 novembre et écroué le 2 décembre. L’homme, Mohammed C. nie les faits. Dounia, la fille aînée de Leïla, a accepté de témoigner. Elle nous raconte que l’épouse du meurtrier présumé et sa mère étaient amies. Dounia s’est toujours battue pour connaître la vérité sur la mort de sa mère bien-aiméemais elle ne s’y attendait pas.
Le suspect connaissait Leïla Afif
«Je soupçonnais qu’il s’agissait d’un proche, mais je ne m’y attendais pas. Grosse surprise aussi de me dire qu’après le décès de ma mère, je l’ai revu plusieurs fois dans ma vie par la suite, même si dans le quartier de Villefontaine où il habitait aussi tout le monde se méfiait un peu de lui, car il était étrange, surtout avec les femmes. , mais il était tout le monde !
Cet homme lui faisait-il peur lorsqu’elle était adolescente ? « Oui, il se promenait, il nous suivait. Lorsqu’il nous a vu marcher, il nous a proposé de monter dans sa voiture pour nous déposer, même si nous ne faisions même pas d’auto-stop. Moi, concernant maman, le jour de sa disparition, je sais qu’elle a dû aller inscrire mon frère au collège. Elle a dû prendre le bus. Peut-être qu’il l’a vue à l’arrêt de bus et lui a proposé de l’emmener, pour lui faire gagner du -. , Et comme elle le connaissait, elle est montée dans sa voiture sans crainte. De plus, j’ai appris plus tard qu’il l’avait déjà ramenée à la maison. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans la tête de celui que je perçois comme un monstre !
Leïla évoque avec tendresse sa mère née au Maroc et qui, une fois arrivée en France pour se marier, n’a pas eu une vie facile. Elle a eu quatre enfants puis a divorcé avant de se remarier et d’avoir un cinquième enfant. Finalement, elle s’est retrouvée seule pour les élever. “Mais c’était une femme forte. se souvient Dounia. «C’était une mère courageuse qui faisait tout pour nous. Elle nous disait toujours où elle allait et le jour où elle a disparu, sans nouvelles d’elle, nous avons tout de suite compris qu’il lui était arrivé quelque chose de grave.
Une mère courageuse, une mère solaire
Dounia raconte que le meurtrier l’a privée d’une mère solaire : « Il m’a privé d’elle, de sa tendresse, de ses conseils. Nous, ses enfants, ne pourrons jamais lui rendre tout ce qu’elle nous a donné. J’ai perdu un frère et une sœur à cause de la maladie, parce qu’elle les a rongés de l’intérieur à la fin de leur vie, ils ont pleuré, non pas de douleur mais parce qu’ils sont partis sans connaître l’assassin de notre mère.
Le suspect a également été mis en examen pour le meurtre de Nathalie Boyer, 15 ans, en 1988, retrouvée la gorge tranchée à Saint-Quentin-Fallavier. « Si le cas de maman peut aider à résoudre d’autres cas, dont celui de Nathalie Boyer, c’est une grande joie pour moi. Parce que ce meurtre, à l’époque, nous a traumatisés. Nous étions enfants, nous avons grandi avec ça !
Ne jamais abandonner
Dounia donne ce conseil à toutes les familles victimes de cold cases. « N’abandonnez pas ! Le dossier ne doit pas être clos, pour éviter les délais de prescription. Je savais que dans mon dossier, nous avions de l’ADN. Je savais que la science allait évoluer et qu’un jour ou l’autre on découvrirait bien sûr qu’il fallait qu’il soit fiché ou qu’un membre de sa famille devait l’être, c’est ce qui s’est passé avec l’ADN de parenté. J’ai été patient, je n’ai pas abandonné. et j’ai eu mon C’est tout ce que je souhaite de tout mon cœur aux autres familles.
Le centre de Nanterre poursuit son enquête sur le suspect et découvre que ce dernier connaissait le père de la petite fille. Charazed Bendouiou. Ils étaient collègues en 1987 lorsque la fillette de 10 ans disparaît au pied de son immeuble, dans le quartier Champfleuri à Bourgoin-Jallieu. Le corps de Charazed n’a jamais été retrouvé.